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Le Cesem prône le désenclavement pour un meilleur aménagement des territoires

Le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a tenu son assemblée plénière ce mercredi 13 janvier 2021. Au cours de cette dernière, Nadine Hafidou, la présidente de la commission « aménagement, transport et cadre de vie », a présenté une étude prônant le désenclavement des territoires comme facteur d’aménagement équilibré de l’île.

Le désenclavement des territoires de Mayotte : tel était le grand thème de l’assemblée plénière du Cesem de ce mercredi 13 janvier. Toutefois, avant de passer la parole à Nadine Hafidou, la présidente de la commission qui a mené l’étude sur cette thématique, Abdou S. Dahalani, le président du Cesem, a tenu à faire un petit bilan des 3 ans de sa mandature (mi-mandat) et en a profité également pour présenter ses vœux. « J’espère que 2021 sera une année moins anxiogène que 2020 », a-t-il déclaré en ouverture de son discours.

Dès le début de son mandat en 2018, le président Abdou S. Dahalani a dû faire face aux blocages qui ont paralysé l’île pendant 2 mois. Sollicité sur la question, il a fait adopter par l’assemblée des Ceser de France, un vœu pour « un renforcement de l’Etat de droit à Mayotte ». Par ailleurs, lors des Assises des outre-mer, il a relevé « l’insuffisance de la décentralisation de l’Etat vers les collectivités locales ». En 2019, lors du grand débat national, le Cesem a défendu l’idée que la République devait davantage s’affirmer à Mayotte notamment via le principe d’égalité dans les domaines de l’éducation, de l’accès aux soins et des prestations sociales. Il a d’ailleurs réitéré ces revendications lors de la visite d’Emmanuel Macron dont les engagements l’ont satisfait.

« En 2020 la crise sécuritaire qui a fini par s’installer à Mayotte a rencontré la pandémie du covid 19 entraînant une triple crise : sanitaire, économique et sociale », a poursuivi le président qui s’est interrogé sur les différentes lacunes à laquelle notre île a dû faire face telles que les mécanismes d’aide d’urgence qui ont tardé à se déployer ou encore la difficulté des acteurs à solliciter les aides économiques. « L’année qui s’ouvre reste de mon point de vue périlleuse. Il faut gommer les séquelles de 2020 et unir nos forces pour concrétiser les différents engagements stratégiques », a conclu Abdou S. Dalahani.

Le Cesem s’est réuni en assemblée plénière ce mercredi 13 janvier.

Les insuffisances de Mayotte en matière de désenclavement

Après les vœux du président, Nadine Hafidou a pris la parole pour présenter les résultats de l’étude sur le désenclavement des territoires qu’elle a mené en compagnie des 11 autres membres de la commission aménagement, transport et cadre de vie. Au niveau du désenclavement intérieur, elle a noté un réseau de transports routiers et maritime vieillissant qui nuit à la bonne circulation dans la commune de Mamoudzou. C’est également dans cette ville que se trouvent concentrées la plupart des activités administratives et économiques, ce qui n’arrange guère les choses.

D’importants investissements doivent par ailleurs être réalisés dans les domaines de la distribution d’eau et de l’assainissement. Les prix des produits pétroliers devraient être, selon cette commission, régulés par l’administration. Si l’énergie électrique est déployée sur l’ensemble du territoire, Mayotte « constitue une zone non interconnectée » rendant son réseau de distribution fragile. Les espaces agricoles sont en très grande majorité de très petite taille et ne bénéficient ni de réseau d’alimentation en eau et en électricité, ni de schéma de voirie rurale.

« Les infrastructures portuaires et aéroportuaires ne répondent qu’imparfaitement aux attentes de la population locale » selon la commission. Celle-ci mentionne notamment le problème classique de la piste aérienne trop courte, mais également le manque d’opérateurs dans le transport maritime de voyageurs. Elle souhaite également voir prochainement un agrandissement du port de Longoni afin « d’être en phase avec les évolutions économiques et démographiques du territoire à l’horizon 2050 ».

Quelles solutions ?

Afin de pallier ces insuffisances, le Cesem propose différentes orientations stratégiques. Déjà, il souhaite que l’Etat et le Département délocalisent davantage leurs services en allant vers les usagers. Il prône par exemple la réalisation de projets structurants d’aménagement en dehors de la commune de Mamoudzou. La commission souhaite également définir une politique numérique ambitieuse visant à assurer une couverture très haut débit à l’ensemble du territoire. Elle ambitionne en outre de définir une politique de préservation, de reconquête et d’aménagement de fonciers prioritaires afin de déconcentrer les activités.

Concernant la question de l’eau, le Cesem estime qu’il faut renforcer les capacités de production et de stockage afin de répondre aux besoins sans cesse croissants de la population tout en préservant la ressource. La dépendance du territoire aux énergies fossiles, qui l’expose fortement au risque de réchauffement climatique, nécessite par ailleurs de mettre en place une politique tendant vers l’autonomie énergétique insulaire. Une nouvelle dynamique devra également être apportée au développement de l’agriculture.

Le Cesem souhaite aussi renforcer la politique de coopération avec les pays de la zone océan Indien afin d’assurer l’insertion de Mayotte dans son environnement régional. « Entrer sur le territoire de Mayotte de manière régulière avec un visa doit devenir la norme et la clandestinité, l’exception », a déclaré avec force Nadine Hafidou qui espère voir prochainement se créer une compagnie mahoraise de transport maritime de voyageurs et de fret. Bien sûr, la piste de l’aéroport devrait être allongée et une compagnie aérienne mahoraise, créée.

L.D.

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