Deux structures ont été éclaboussées malgré elles par la condamnation mercredi d’un éducateur d’adolescents pour recours à la prostitution de mineures.
Dans un premier temps, l’employeur du quadragénaire, Mlezi Maore. Si l’homme ne sévissait pas dans l’exercice de ses fonctions, le fait qu’il travaille avec des mineurs, ce qui lui est désormais interdit pour 10 ans, ne laissait guère de choix à l’association qui l’a convoqué dès le lendemain pour lui signifier sa mise à pied à titre conservatoire. Il est donc désormais écarté des mineurs dont il avait la charge.
Le Conseil départemental a lui aussi réagi. En effet, puisque le prévenu travaillait pour Mlezi, l’association habituée à être désignée comme administratrice ah hoc des mineurs victimes n’a pas été retenue pour ce dossier. A la place, la justice a opté pour l’Aide sociale à l’enfance, un service du Département. Ainsi le 30 septembre dernier, le tribunal avait renvoyé l’affaire pour désigner l’ASE. Et ce 31 mars, le procès a failli être de nouveau reporté car l’ASE n’était pas présente à l’audience, ce que tous les médias présents ont souligné.
Une mise en cause sérieuse à laquelle le Département a rapidement réagi.
“La direction de la protection de l’enfance indique n’avoir reçu aucune désignation en tant que Administrateur Ad Hoc. Le service en charge de cette mission est très réactif et répond toujours aux sollicitations en la matière. Il arrive même que ce soit dans des délais immédiats et à des heures très tardives. Le service ne manque pas à l’appel et n’a eu aucune connaissance dudit dossier” nous assure-t-on.
“La DPE (Direction de la protection de l’enfance NDLR) regrette profondément une telle situation et déplore que l’ASE, dont c’est la mission, n’ait pas été saisie depuis 2019 pour protéger ces mineures. Elle ne peut le faire que pour des situations dont elle a connaissance, ce qui n’était en l’espèce pas le cas.”
D’où que vienne le problème, ladite situation reste un grave dysfonctionnement dans la chaîne de protection des mineurs. Si cette affaire a le mérite d’améliorer ce volet, ça ne pourra qu’être bénéfique aux enfants de l’île.
Le condamné a de son côté exprimé son choix de faire appel de la condamnation. Il reste donc présumé innocent au regard de la loi.
Y.D.