En janvier 2021, la compagnie Air France annonçait renforcer pour la saison estivale son offre vers les Antilles, la Guyane et la Réunion. Depuis, sa desserte de Mayotte pour juillet a été dévoilée par nos confrères LNDM, une concurrence de 1er rang pour Air Austral.
La compagnie nationale cherche évidemment une porte de sortie à l’arrêt de ses dessertes internationales, et à la réduction des nationales qui ont marqué le pas avec le confinement.
Se tourner vers les outre-mer est donc une stratégie payante, surtout lorsque les motifs impérieux seront annulés, comme il y a de fortes chances que ce soit en juillet. Corsair l’a anticipé de quelques mois en revenant desservir l’île.
Anticipant la confirmation officielle de la desserte, et pour l’appuyer, les quatre parlementaires de Mayotte, ainsi que le président de l’association des maires de Mayotte, ont écrit ce 29 avril au ministre délégué chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari, ainsi qu’au ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu. S’ils se réjouissent de cette arrivée quatre fois par semaine, via Nairobi, dans le ciel mahorais en juillet, qu’ils voient comme « une étape intermédiaire à l’allongement de la piste de l’aéroport de Pamandzi évoqué par le président de la République », c’est sur plusieurs points : la diversité des choix proposés aux passagers, un « effet à la baisse des tarifs de l’aérien qui sont souvent prohibitifs compte tenu de la position de quasi-monopole de fait d’une compagnie régionale », favoriser le développement du tourisme, renforcer l’ancrage régional par la desserte au Kenya « principale locomotive économique de l’Afrique de l’Est », limiter les risques de blocage du trafic aérien inhérent aux incidents techniques qu’avait connu Air Austral, et consolider la « francité de Mayotte » à l’international, dont la région.
Dans leur dernière phrase, ils demandent au ministre des Transports « d’accorder à Air France les créneaux que la compagnie nationale sollicite pour desservir Mayotte à partir de juillet 2021 ». Rien n’est donc acquis semble-t-il. On se souvient de la position du ministère lors d’une précédente annonce du même type, qui avait du mal à trancher face aux compagnies régionales desservant les Outre-mer qui accusaient de concurrence déloyale Air France en raison du fort soutien financier de l’Etat.
De leur côté, dans un courrier à Anne Rigail, directrice générale d’Air France, les acteurs économiques de l’île se réjouissent de l’arrivée du « fleuron national aérien », donnant au territoire « une nouvelle possibilité de faire rayonner la destination tout en élargissant la concurrence ». L’augmentation de la capacité de fret et une nouvelle offre tarifaire, sont les « plus » que pourrait apporter Air France. Quant aux motifs de cette arrivée, si les acteurs économiques espèrent que la crise dans l’aérien « n’est pas la motivation première », on peut en douter, ils espèrent en tout cas une installation pérenne.
A.P-L.
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