Près de 30 associations, institutions et acteurs privés se sont engagés dans un combat pour la libération de la parole, pour une prévention massive, et pour une meilleure prise en charge des victimes dans le 101e département français. Il s’agit d’une campagne de longue haleine qui touche les secteurs où évoluent les enfants au quotidien.
Le 8 septembre 2021 marque le lancement officiel de la campagne, qui débouchera le 20 novembre 2021, sur un colloque thématique inter-institutionnel et inter-associatif.
Le lancement sera marqué par la présence de 10 personnalités de Mayotte parmi les décisionnaires majeurs présents sur le territoire, qui se réuniront à l’école de Kaweni Poste à 10h30, pour signer solennellement la Charte de l’engagement à lutter contre les violences sexuelles sur mineurs à Mayotte. Les représentants des structures associatives partenaires la signeront quant à eux à 14h, au CFC des Apprentis d’Auteuil à Mamoudzou. “Par leur engagement, ils inciteront toutes les personnes en responsabilité vis-à-vis de jeunes personnes à les imiter et à signer la charte à leur tour”, indique le collectif CIDE (Convention internationale des droits de l’ enfant).
Cette campagne est une grande première pour Mayotte. Ses initiateurs la voient comme une impulsion indispensable à la prise de conscience de ce fléau et ce, “à tous les niveaux”. Faute de données, il est difficile de connaître l’ampleur de ce fléau et le nombre de victimes, c’est pourquoi, un questionnaire #wamitoo (moi aussi) a été lancé dès avril 2021. Anonyme, il sensibilise sur les violences sexuelles et est destiné à tous : “femmes, hommes, filles, garçons, peuvent tester leurs connaissances, prendre conscience de la gravité des faits, et de la nécessité d’agir. Les résultats statistiques seront publiés régulièrement durant plusieurs mois. Le site internet wamitoo.yt permettra quant à lui de retrouver tous les éléments de la campagne et de fournir les informations essentielles à cette lutte.
Le Rectorat de Mayotte lance un appel à projets sur le sujet. L’ensemble des personnels d’éducation du 1er et 2nd degré sont invités dès à présent à se saisir de la thématique pour sensibiliser les élèves autour de notions clés telles que le consentement, la responsabilité parentale et le droit des enfants à être protégés contre toute forme de violence, notamment sexuelle. Des outils ludiques et fonctionnels leur seront fournis dans ce but.
Les productions des élèves issues de ces ateliers seront valorisées lors d’une demi-journée dédiée, et seront ré-utilisées les années suivantes afin de pérenniser les actions.
Une sensibilisation est menée ensuite dans le milieu du sport. “Parce que le milieu sportif a cristallisé, dans l’actualité récente, les enjeux liés aux violences sexuelles, il était indispensable de s’entourer d’acteurs qui ont voix au chapitre dans ce champ”. L’association Profession sport et loisirs de Mayotte propose des actions spécifiquement adaptées aux publics sportifs, par une formation destinée aux dirigeants et dirigeantes, encadrants et encadrantes pour avoir une oreille attentive et pouvoir protéger les jeunes concernés.
Plus globalement, des actions de sensibilisation sont engagées par chaque partenaire. “Le lancement de cette campagne n’est qu’une première étape destinée à permettre à toutes et tous de se saisir de ce sujet de véritable enjeu de santé publique. En fonction de leurs activités, ces acteurs imagineront, créeront, et déclineront des actions, des formations et des protocoles de sensibilisation internes”.
Samedi 20 novembre, un colloque sera organisé autour de la thématique des violences sexuelles sur mineurs. “Ce sera en outre, pour tous les acteurs, l’occasion de célébrer le 32ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, et de dévoiler une bande-dessinée originale et mahoraise, “conçue sans concession” par le collectif.
Pour consulter l’appel à projets du Rectorat de Mayotte, cliquer ici. Cliquer sur le lien pour accéder au questionnaire et au site wamitoo.yt. Et pour la Campagne Profession Sport et loisirs Mayotte
Les acteurs de la campagne : l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (ACFAV), l’Association pour les déficients sensoriels de Mayotte (ADSM), l’Association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (ALEFPA), l’ Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), les Apprentis d’Auteuil, l’Agence régionale de santé de Mayotte et le Centre hospitalier de Mayotte, le Centre départemental d’accès aux droits (CDAD), les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA), le Centre universitaire de Mayotte (CUFR), le Conseil départemental de Mayotte, la Croix Rouge Française, le Défenseur des Droits, la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), Espoir et réussite de Doujani (ERD), Fahamou Maecha, La Gendarmerie nationale, Haki Za Wanatsa (HZW), Les Jeunes ambassadeurs des droits (JADE), Kaja Kaona, La Ligue de l’enseignement, Médecins de Monde, le Mouvement du Nid, Mila Istawi, Mlezi Maoré, Ose libérer ta parole, Profession sport et loisirs de Mayotte, la Préfecture de Mayotte, le Rectorat de l’Académie de Mayotte, la Régie de territoire de Tsingoni (RTT), le Réseau périnatal de Mayotte (REPEMA), le Secours Catholique – Caritas France, le Tribunal de grande instance de Mamoudzou, l’Union départementale des associations familiales (UDAF), L’union départementale de la confédération syndicale des familles (UDCSF) et le Village d’Eva.
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