« Ici on teste les personnels, mais aussi tous ceux qui veulent » déclarait Gilles Halbout lors de la visite du site de dépistage du lycée de Tsararano. Sur place, une salle spéciale a été mise à disposition de quiconque souhaiterait se faire dépister, par un test rhino-pharyngé. L’initiative, comme l’explique le recteur, a été prise en tenant compte de la situation actuelle de l’île : « On a une grosse saturation dans les pharmacies, parce que beaucoup de demandes de la population pour se faire tester. Nous, éducation nationale, on a une obligation de résultats puisque nos personnels sont en première ligne pour le maintien du service public de l’éducation, et donc on se devait d’offrir à nos personnels aussi la possibilité de se faire tester, pendant évidemment la journée, et avec un accès facilité. Quoi de mieux finalement, que d’ouvrir dans nos établissements ces centres de tests pour les personnels ? ».
Ces centres, au nombre de trois pour le moment, ont ainsi été établis au lycée de Tsararano, au SDIS et à Tsingoni. Tous trois sont ouverts toute la semaine, sur les horaires de travail. « On verra dans les prochains jours si on peut étendre ces dispositifs, et en ouvrir deux ou trois supplémentaires » précise M Halbout. « Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que ça soulage les personnels, cela fait qu’ils n’ont pas à aller attendre devant les pharmacies » continue-t-il. Et effectivement, quelques kilomètres plus loin, les abords de la pharmacie du village débordaient de monde.
A l’entrée du site, les personnes venues se faire se faire dépister sont d’abord prises en charge par les équipes administratives, avant d’être orientées vers des sièges soigneusement espacés. Puis, ils passent entre les mains des personnels de la réserve sanitaire qui effectuent eux-mêmes les tests. Un travail partenarial rendu possible grâce bien sûr aux renforts sanitaires venus de métropole, mais aussi à l’équipe de lutte anti-covid créée par le rectorat, et composée d’une quinzaine de personnes recrutées spécialement pour cette mission. Après avoir contribué aux campagnes de vaccination, ces derniers se concentrent sur les tests.
Mais dans l’établissement, les personnels ne sont pas les seuls à se faire tester. Le recteur rendait alors visite à une infirmière scolaire, qui annonçait s’apprêter à tester trois classes. Du moins, à leur montrer comment utiliser des autotests pour que les jeunes se testent d’eux-mêmes. Pour les élèves recensés positifs, une classe spéciale est mise à disposition pour les isoler. Ils se voient ensuite distribuer les ressources nécessaires pour se retester par la suite. Tester trois classes entières, « Ça va faire beaucoup de travail, mais notre politique, c’est d’accompagner les élèves pour s’autotester » explique le recteur.
Face à tant de complications, beaucoup s’interrogent sur le bien-fondé d’une ouverture des établissements en de telles conditions. A ceci, le recteur répond :
« Les uns et les autres disent : pourquoi est-ce qu’on ne fermerait pas, au premier cas ?
D’abord, parce qu’on a envie aussi de permettre à un maximum d’élèves de pouvoir continuer.
Et puis, plus on sait, plus on restreint les risques.
C’est comme avec d’autres épidémies. Il vaut mieux savoir où on en est et adapter son comportement, et ce n’est pas parce qu’aujourd’hui on est négatif qu’on va pouvoir faire n’importe quoi, c’est l’inverse, c’est parce qu’on sait qu’on est positifs qu’on va se restreindre ».
Mathieu Janvier
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