Porté par le service patrimoine de la municipalité, le projet des balades patrimoniales a débuté en décembre dernier, et se prolongera jusqu’en avril 2022. En permettant à 11 classes concernées, et plus de 360 scolaires issus des trois circonscriptions de la ville de déambuler au milieu de plusieurs sites de la commune, l’initiative combine différents objectifs.
Un patrimoine insuffisamment exploité
Il s’agit ainsi de faire découvrir aux publics scolaires le patrimoine bâti, le patrimoine urbain et le patrimoine paysager, afin de leur permettre d’identifier des constructions et ensembles urbains remarquables. Ce qui est recherché, c’est notamment de permettre d’identifier et de comprendre les caractéristiques architecturales du bâti. Les jeunes peuvent ainsi découvrir le bâti traditionnel avec la mosquée du vendredi, le bâti représentatif de l’époque coloniale avec l’église Notre-Dame de Fatima, et des constructions et architectures plus contemporaines avec les cases et logements SIM de Mgombani par exemple.
« On s’est rendu compte avec les différentes actions Cœur de Ville et les études patrimoniales menées sur Mamoudzou qu’on a vraiment une belle richesse patrimoniale qui n’est pas exploitée » explique Mme Fatou Chauveau, directrice culture, jeunesse et politique de la ville. L’opération tend alors à sensibiliser le regard, mais aussi à stimuler « l’attachement à ce cadre de vie exceptionnel ». « On se rend compte lorsque l’on se penche sur les recherches, de la diversité patrimoniale au travers de l’architecture, mais aussi des plantes endémiques » reprend Mme Chauveau. Car en effet, un animateur spécialisé dans l’environnement est présent lors de chaque « balade », afin de présenter et d’identifier les plantes ou arbres endémiques de l’île.
“Cristalliser un état donné de l’histoire de Mamoudzou”
Au-delà de la sensibilisation des publics scolaires, l’initiative revêt d’autres vertus selon Fatou Chauveau : « Cela permet aussi à la ville d’identifier son patrimoine sa richesse, de protéger des pans et des témoins de l’histoire, parfois des sites historiques (…) Cela cristallise un état donné de l’histoire de Mamoudzou. Cela permet de sensibiliser, de connaître et reconnaître, autant pour les usagers que pour les spécialistes du BTP ». La sensibilisation développe ainsi un sentiment d’appartenance, et permet « tout simplement une meilleure prise en compte ».
Mieux connaître pour mieux protéger, telle semble la maxime du service du patrimoine de Mamoudzou, qui prépare d’ailleurs d’autres projets du même acabit. L’un d’eux concernera les sites de viaras, ces lieux de cultes servant aux pratiques animistes. « L’idée c’est aussi de recenser ces sites, les protéger, les valoriser. On demandera le concours de la population, notamment des propriétaires, car certains de ces lieux sont privés » conclut Mme Chauveau. A termes, ces sites seront intégrés aux « balades patrimoniales » et même au-delà des publics scolaires. Et ce pour permettre à tous de poser un regard neuf sur ces lieux que l’on croise pourtant chaque jour, parfois sans même s’en rendre compte.
Mathieu Janvier
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