Parmi les différentes infrastructures prévues par le Conseil départemental pour matérialiser son ambition d’accueillir les jeux des îles de l’Océan Indien 2027, le centre sportif de haut niveau de Miréréni s’impose comme un ouvrage majeur. Le centre, avec ses dortoirs intégrés permettra l’accueil de techniciens venus de Mayotte ou d’ailleurs, qui prendront en charge la formation de jeunes dans les métiers du sport toutes disciplines confondues, explique Mr Youssouf Abdallah, adjoint au Maire en charge des voiries et travaux. Avec sa livraison prévue en 2025 « si tout se passe bien », le « projet est déjà bien ficelé» explique Mr Abdallah. Néanmoins, si la problématique du foncier est maîtrisée, le terrain appartenant au Conseil départemental, il subsiste quelques petits écueils à contourner pour que l’infrastructure puisse voir le jour.
En effet sur le site qui accueillera le centre, gisent sept sépultures. « Le problème, c’est l’histoire des sept tombes, assez récentes, et qui ont moins de 50 ans. Au niveau de la loi, une sépulture de moins de 50 ans ne peut pas être enlevée. Donc j’ai entamé des démarches pour voir comment on peut faire les négociations avec les familles » explique Youssouf Abdallah. « On pourrait les matérialiser. Avec la culture musulmane, les familles ont besoin d’un endroit pour se recueillir ».
Il conviendrait ainsi d’enfouir les tombes, et de matérialiser l’endroit par du carrelage différent, afin d’offrir aux familles cet espace de recueillement. Toutefois, des négociations sont en cours avec les familles. « Elles ne pourraient pas légalement faire obstacle, explique l’élu, mais humainement, étant des élus de proximité, nous sommes amenés toujours à travailler sur le côté humain de la situation. Et c’est passer par des négociations, des explications et arriver à un consensus pour faire sortir le projet, car il est d’utilité publique ».
Parmi les autres potentiels points de friction, les autres constructions présentes sur la zone. Certaines sont des bangas et seront donc détruites avec la loi Elan assure Mr Abdallah. Et si un garage est installé de façon légale sur la zone au moyen d’une autorisation du Conseil départemental, celui-ci indemnisera le garagiste et œuvrera à lui trouver un une solution ailleurs. Autant d’obstacles que la municipalité de Chirongui entend bien surmonter pour mener à bien ce projet, qualifié non pas de « projet de Chirongui », mais bien de « projet de Mayotte ».
Mathieu Janvier
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