31.9 C
Dzaoudzi
samedi 23 novembre 2024
AccueiljusticeJustice : le rapporteur public en faveur de l’annulation des départementales à Sada

Justice : le rapporteur public en faveur de l’annulation des départementales à Sada

C’est par deux courtes têtes de 38 voix que le binôme Mansour Kamardine-Tahamida Ibrahim, avait été élu aux Départementales à Sada. Mais des accusations de manœuvres du côté de la majorité de la mairie de Chirongui avaient également été portées par un des candidats malheureux. La juridiction pourrait a minima prononcer l’annulation des élections. Réponse dans quelques jours

Ce jeudi matin, sur le bureau du juge du tribunal administratif, les élections départementales des 20 et 27 juin à Sada. Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim, l’avaient emporté par 38 petites voix d’écart sur le binôme mené par Mohamed Assani Abdou. Ce dernier avait alors accusé dans un communiqué envoyé aux médias, une radiation arbitraire de près de 200 personnes des listes électorales, “à quelques jours des élections départementales des 20 et 27 juin 2021 et ce au mépris des dispositions du code électoral”. Des radiés dont une partie serait essentiellement « des personnes ou des familles liées à l’opposition municipale de la commune de Chirongui », qui le soutenait. Ses accusations se tournent alors vers l’équipe municipale de Chirongui, et il dépose plainte.

C’est celle-ci qui était jugée au tribunal administratif ce jeudi 3 février. Selon le fonctionnement de cette juridiction, le rapporteur public prend la parole pour exposer les circonstances des faits, et expose ses conclusions censées éclairer ses confrères juges qui statueront ensuite. Des conclusions qui sont généralement suivies. Il confirmait qu’il y avait bien eu des « manœuvres pour modifier les listes électorales peu avant l’élection ». Et constatait que le maire de Chirongui avait procédé à une radiation de 242 inscrits « liés à l’opposition municipale », et qu’il n’a pas ensuite réinscrit « 84 électeurs qui avaient pourtant obtenu une ordonnance de justice ». Il proposait donc « une annulation des élections ». Généralement, les conclusions du rapporteur public sont suivies par les magistrats.

Mansour Kamardine avait été élu d’une courte tête (Archives)

« C’est une entreprise collective de captation ! »

Il ne retenait pas en revanche la demande de l’accusation d’une inégibilité de 3 ans des deux élus, en raison de manœuvres qualifiées par elle de « frauduleuse ». « On écarte cette conclusion même si ces manœuvres altèrent la sincérité du scrutin. »

C’est Me Laurent Tesoka qui intervenait pour Mohamed Assani Abdou. Il se réjouissait à peine des conclusions du rapporteur public, et poussait le curseur, voulant démontrer qu’il y avait eu fraude. « La binôme de monsieur Kamardine est adjoint au maire de Chirongui Et on assiste à la mobilisation de toute une équipe municipale pour faire gagner les leurs. Un adjoint qui n’est pas membre de la commission électorale radie des personnes, et ils ne prennent pas les 84 électeurs qui ont obtenu une ordonnance du juge pour être réinscrits. Bien sûr que la manœuvre est frauduleuse, c’est une entreprise collective de captation ! Trichez, trichez, il en restera quelque chose apparemment. Une simple annulation, c’est une péripétie dans la carrière politique du conseiller de Sada, dans 6 mois il sera réélu, puisque les électeurs réélisent en général les mêmes quand il y a eu contestation.
Je demande donc que soient prises les 2ème et 3ème sanctions prévues par les législateurs, c’est à dire la suspension et inéligibilité. »

La défense de Me Jean-Paul Ekeu était concentrée sur un axe, « les personnes qui ont obtenu une ordonnance n’ont pas été réinscrites car elles étaient déjà sur la liste ». En reprenant une liste de noms. Un argument qui n’a pas semblé convaincre le juge Gil Cornevaux, « je ne retrouve pas ces 84 électeurs dans la liste ». Et sur les sanctions plus sévères, Me Ekeu expliquait que « la complicité n’est pas démontrée, il faut prouver qu’il y a un lien (sous entendu entre la majorité de l’équipe municipale et son client), or, il n’y en a pas ».

Le délibéré devrait tomber la semaine prochaine.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...