Jour après jour, la commune de Tsingoni essuie les conséquences d’une délinquance latente… Qu’il s’agisse de l’homicide de la semaine dernière survenu après les violences rédhibitoires entre Mirereni et Combani, ou encore du caillassage en règle de ce vendredi, les exactions continuent de se multiplier.
Face à la cette réalité, la municipalité n’entend toutefois pas être en reste. Le 27 janvier dernier, elle publiait un appel à projets portant sur la vidéosurveillance des zones sensibles de la commune. Avec une date de clôture fixée au vendredi 25 février, l’appel à projet concernera l’installation de 32 caméras sur l’ensemble du territoire. M Florent Abodala, DGS de la mairie, en dit plus sur l’intentionnalité du projet : « Dans le cadre de la politique sécuritaire de la commune, il fallait installer des vidéosurveillances pour prévenir ». Cependant, le DGS reste lucide sur l’efficacité du dispositif : « Ce n’est pas ça qui va enlever la délinquance à 100%, mais c’est un moyen de prévention de la délinquance et des infractions diverses ».
Les premiers dispositifs de vidéosurveillance vont ainsi concerner Mirereni et Combani, ainsi que le pont reliant les deux villages, point névralgique des violences.
Mais que faire ensuite, de ces images ?
Il y a deux systèmes explique M Abodala. D’un côté le CSU, avec un centre dédié et des policiers municipaux formés à la tâche, avec un aperçu en temps réel. De l’autre, la méthode qui sera la plus utilisée par la commune dans un premier temps, qui consiste à visualiser les images après les faits, en aval des infractions. Des éléments vidéos qui permettront de mener l’enquête, et de « saisir les voies classiques », en faisant appel aux forces de l’ordre.
Face à l’ampleur des violences dans la zone, la mesure pourrait sembler dérisoire. Les dispositifs de vidéosurveillance inciteront-ils les délinquants à se réfréner ? En 2011 déjà, la Cour des comptes s’inquiétait de l’absence d’évaluation de ce dispositif pourtant largement répandu, estimant que son efficacité n’est pas globalement démontrée.
Evidemment, face à l’explosion actuelle de la délinquance, il en faudra plus pour convaincre la population, à une heure où les routes de l’île s’embrasent presque quotidiennement.
Mais la mairie de Tsingoni entend bien aller plus loin encore. « Nous allons nous lancer dans les mois à venir, suite à la commission municipale de la sécurité, à définir une stratégie à partir d’un diagnostic local de sécurité » explique le DGS. « L’idée n’est pas, à partir du diagnostic, d’aller uniquement sur la répression, mais aussi sur la prévention » explique-t-il.
Autant de procédés qui apporteront leur pierre à l’édifice, sans pour autant mettre un point final aux violences perpétuelles de la commune. Mais face à une équation telle que celle de la délinquance à Mayotte, est-il vraiment une réponse fixe ?
Mathieu Janvier
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