Les règlementations sont pléthores dans le lagon de Mayotte, et ce n’est pas par hasard : la biodiversité, bien qu’incroyablement riche, y est plus fragile qu’ailleurs. C’est pourquoi les différentes pratiques (qu’il s’agisse de pêche mais aussi de loisir) y sont sévèrement encadrées.
Lors d’une mission scientifique de suivi des holothuries ce lundi 14 février, les agents du Parc Naturel Marin faisaient la découverte de deux filets de pêche posés sans surveillance, entre l’îlot Sada et la plage.
Une découverte qui pourrait sembler anodine, mais qui s’inscrit en dehors du cadre règlementaire et peut poser de sérieux problèmes à la faune et à la flore locale. Bien que marqués par des bouées, ces deux filets appréhendés par le Parc étaient sans surveillance. Or selon la loi, la pêche au filet n’est autorisée à Mayotte que pour les pêcheurs professionnels, et ce en respectant toutefois certaines conditions : l’immatriculation du filet par le navire, son signalement par des bouées de jour et des feux de nuit, et bien sûr sa déclaration auprès des affaires maritimes.
La surveillance du dispositif par l’embarcation de pêche à moins de 100 mètres du filet est obligatoire, et ce afin d’empêcher la capture d’espèces règlementées, à l’instar du napoléon, du perroquet à bosse, de la raie manta, du grand requin marteau, des tortues marines, etc…
De la même façon, le Parc Marin précise que « dans le lagon la pêche au filet est limitée à la capture des poissons pélagiques comme les pêche-cavales, les bonites ou les bécunes (makro, pwéré ou miché en shimaoré). Les prises accessoires (= autres espèces) ne doivent pas représenter plus de 20% des captures sinon elles doivent être rejetées vivantes afin de pouvoir assurer un renouvellement des ressources ».
A noter que la pêche au filet est « interdite dans les zones et chenaux internes des mangroves, à l’aplomb des zones d’herbiers et de récifs coralliens vivants afin d’éviter les prises accidentelles et la destruction directe d’espèces dans ces lieux clés de nourrissage et de nurseries marines ».
En l’occurrence, les filets retrouvés étaient étendus sur 70 mètres de long chacun, dans une zone récifale par 20 mètres de fond. Lors de leur remontée, les agents du Parc ont constaté la présence de corail piégé dans les mailles, aussitôt remis à l’eau. Néanmoins, selon le PNM, le corail cassé a peu de chances de survie.
Pour rappel, les contrevenants à ces règlementations sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 22 500 euros d’amende.
Mathieu Janvier
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