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samedi 27 avril 2024
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Départ en retraite de Josiane Henry ou le grand écart qu’a fait la santé en 50 ans

Si l’Education nationale est qualifiée de jeune pousse à Mayotte - alors qu’elle est un mammouth gras en métropole - on oublie que la Santé est logée à la même enseigne. Le discours de départ en retraite de Josiane Henry, qui quitte la direction de l’institut d’Etudes en Santé (IES), était l’occasion de se replonger avec elle dans le Mayotte des années 70.

C’est entouré de ses collègues, actuels et plus anciens, dont beaucoup ont été formés par elle, que Josiane Henry disait adieu à 47 ans de carrière. « J’ai connu mon mari Jean-Claude lorsqu’il était étudiant en droit, et nous sommes arrivés ensemble en 1974. Il n’y avait rien à Mayotte, c’était la désolation. A peine deux infrastructures tenaient–elles debout, l’hôpital de Dzaoudzi et la préfecture dans la résidence du gouverneur. Il y avait peu d’écoles, aucun lycée, pas de route, et de l’électricité que la nuit ». Mais une chose la frappe, « les femmes étaient fermement décidées à développer l’île ».

Le référendum de 1976 détache Mayotte des Comores, elle devient collectivité territoriale française. Les conditions de vie sont « rustiques ».

Etant passée par l’école des cadres de la Salpêtrière, Josiane Henry s’atèle à la formation des infirmiers à Mayotte : « Le niveau scolaire allait jusqu’à la 4ème sur cette ile de 45.000 habitants ». Peu de matériel à l’hôpital, « on repassait les compresses pour les stériliser. Le malade était visité par tout le village, les repas étaient préparés dans la cour de l’hôpital. Le niveau d’hygiène était précaire. » Il n’y avait que 8 lits en maternité, il y en a 129 maintenant, et 10 lits en pédiatrie, 38 maintenant, « il n’y avait pas de sages-femmes, ce sont les infirmiers qui accouchaient. » Et en ce jeudi d’adieux, ces infirmiers des crus des années 80 étaient autour de leur « fundi Josiane », comme l’appellera avec affection son beau-frère, Ousseni Balahache. Ils ont poursuivi leur chemin, certains sont infirmiers spécialisés, d’autres infirmiers anesthésistes. Au cours de cette cérémonie on remarquait une grande complicité entre elle et ses anciens collègues.

Et quelques années plus tôt… Josiane Henry parmi la promotion des infirmiers de la Collectivité territoriale 1981-1982 (Photo : D.R.)

Cumul de deux directions

En 1922, 7 préparations de concours d’entrée à l’IFSI sont organisées pour les intégrer en métropole, quant à Mayotte, elle se dote de son premier Institut de Formation aux soins infirmiers en 1992, il y a 30 ans.

Le CHM lui aussi évolue et devient en 1997 un établissement public de santé. Les besoins en encadrement, soit pour l’école d’infirmier, soit pour les services hospitaliers, sont grands. Tellement qu’elle doit chevaucher deux montures à la fois, directrice de soins à l’hôpital et directrice de l’Institut, fonction vers laquelle elle basculera tout à fait en 2014.

C’est l’évolution vers une universitarisation de l’IFSI grâce à un partenariat avec l’université de La Réunion et le CUFR de Dembéni. La DAFPI suit sur le financement des études de santé, et des partenariats régionaux sont noués en métropole pour décentraliser la formation, par manque de place à Mayotte, mais aussi pour proposer des stages de formations aux élèves infirmiers. Ils sont désormais quasiment autant à être formés sur place, 35, qu’en métropole, 30. Ils reviennent exercer sur une période donnée à Mayotte.

Jean-Mathieu Defour prend les rênes de l’hôpital

Avec Carine Piotrowski, c’est aussi une connaisseuse de Mayotte qui prend la direction. A droite, Christophe Blanchard

Celle qui aura travaillé pendant plus de 40 ans à Mayotte part pour une retraite méritée au moment où les besoins en santé explosent, ce qui incitait le recteur Gilles Halbout à l’inviter à rejoindre leur rang, « nous avons de nombreuses missions pour toi au rectorat ! », mais aussi au moment où une dynamique est impulsée.

Sur le plan de la formation, avec notamment la 1ère licence des études en santé, mais aussi des infrastructures, comme nous le confie Christophe Blanchard, directeur par interim du CHM : « L’emplacement du 2ème hôpital a été finalisé à Combani et les travaux d’extension de l’hôpital sont lancés, notamment avec l’installation de la psychiatrie dans l’ancien hôpital de Dzaoudzi qui sera donc rénové. La néo-natalité, la salle pour les césariennes, tout cela est sur les rails. » Un nouveau directeur est nommé depuis le 30 décembre, Jean-Mathieu Defour, qui prendra ses fonctions le 15 avril 2022. Il a dirigé le Centre hospitalier de Bastia, et connaît l’outre-mer pour avoir dirigé celui de Saint-Laurent du Maroni en Guyane.

Une page de Mayotte se tourne

Le besoin en personnel de Santé va donc aller croissant. Et il se pourrait que « fundi Josiane » soit sollicitée… entre deux poses tableaux.

C’est Carine Piotrowski qui lui succède, qui connaît à la fois bien Josiane Henry pour avoir travaillé avec elle, et Mayotte pour y exercer depuis 17 ans.

Anne Perzo-Lafond

 

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