Mohamadi Ibroihima Condro, surveillant, était en poste ce dimanche à la prison lorsqu’une vingtaine de détenus ont menacé surveillants et gendarmes. Il nous raconte. « Des paquets ont été lancés par-dessus le mur, vers la cour de promenade. Voyant cela, nous avons appelé les détenus un à un pour la fouille, il y en avait un peu plus d’une trentaine. Une petite partie a obtempéré, mais 21 voulaient rester dans la cour. Nous sommes alors partis nous équiper, l’un d’entre eux a accepté de rentrer. Mais les vingt qui restaient se sont saisis de cailloux et avaient des bâtons à la main. On ne sait pas où ils les ont pris. Le chef nous a demandé de reculer. Ensuite, les gendarmes et le procureur ont pris les choses en main, et à 16h50, le groupement d’intervention de la gendarmerie nationale entrait dans le bâtiment. »
Il explique qu’aucun des paquets n’a été retrouvé, « nous ne savons pas ce qu’il y avait dedans ».
La suite relève donc de la justice, mais pour le délégué CGT, des mesures préventives sont à mettre en place : « Beaucoup de jeunes auparavant suivis par la PJJ arrivent chez nous comme jeunes majeurs et sont donc placés avec les autres détenus. Et non plus au quartier des mineurs. Et là, ils côtoient des adultes qui ont fait pire qu’eux, et qui les entrainent dans la délinquance, ils ne nous écoutent plus. Il faudrait comme à Fresne, un quartier de jeunes majeurs, pour éviter cette dégringolade », juge Mohamadi Ibroihima Condro.
Il va évidemment y avoir une suite pour les 20 prévenus qui n’ont pas voulu regagner leurs cellules. Nous avons contacté le procureur Yann Le Bris, qui confirme l’intervention des gendarmes pour remettre de l’ordre, et précise que « une enquête judiciaire est encours, qui prévoit l’audition des réfractaires avec des poursuites autonomes pour des faits de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Ils risquent d’être condamnés à des peines supplémentaires et/ou de voir annuler leur possibles remises de peine ».
Anne Perzo-Lafond
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