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jeudi 21 novembre 2024
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PDFC Comores : La France accorde 8,5 millions d’euros pour la formation professionnelle

Le comité de pilotage du "Projet d’appui à la formation et à l’insertion professionnelle aux Comores", baptisé « Komor Initiative » a finalisé ses travaux préliminaires la semaine dernière. Une déclinaison du Plan de développement France-Comores, à travers laquelle le ministre de l’Éducation nationale, Djaffar Salim Allaoui et l’ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier, espèrent créer des conditions pour une meilleure insertion des jeunes dans la vie professionnelle. Alors que le pays est fortement touché par l’illettrisme.

La France a débloqué une enveloppe de 8,5 millions d’euros (4,2 milliards de francs comoriens) pour soutenir la stratégie nationale de formation technique et professionnelle aux Comores. Les fonds permettront de soutenir non seulement les structures nationales de formation mais aussi d’accompagner des jeunes à l’insertion professionnelle par l’acquisition de compétences dans divers domaines.

Un engagement de la France datant de juillet 2019

Les Comores et la France ont convenu de soutenir les politiques de résorption du chômage des jeunes par leur accompagnement à obtenir un emploi à la fois qualifié et décent. Tout ceci est entériné dans le plan de développement France-Comores (PDFC) d’une enveloppe de 150 millions d’euros annoncée à l’occasion de la rencontre Azali-Macron le 22 juillet 2019 à l’Elysée.

“Il s’agit pour la France, d’appuyer l’Union des Comores dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement de la formation technique et professionnelle, à travers le plan de développement France-Comores (PDFC)”, souligne Sylvain Riquier. Le diplomate a fait part d’un montant de “55 millions d’euros pour la promotion de l’insertion, l’emploi et les opportunités économiques”, pour les jeunes en particulier. “C’est dans cette enveloppe, que s’inscrit le projet Komor Initiative”, a-t-il fait savoir.

Divers projets ont été annoncés et mis en œuvre dans de nombreux secteurs : agriculture, éducation, santé, éducation physique et sportive et formation technique. Le “Projet d’appui à la formation et à l’insertion professionnelle aux Comores”, baptisé “Komor Initiative” n’est que le prolongement d’un autre intitulé “Projet d’appui à la formation technique et professionnelle (PAFTP)” qui s’était focalisé, ces cinq dernières années, sur l’élaboration des curricula et des autres outils de formation.

Le nouveau projet vise le renforcement des structures de formation en “appui au continuum orientation-formation-insertion” grâce à “un renforcement des systèmes de formation professionnelle et la mise en place de dispositifs d’accompagnement vers l’emploi, salarial ou auto-emploi”, d’après l’ambassadeur de France aux Comores. “Nous intervenons ainsi en appui au dispositif de formation et d’insertion socio-professionnelle pour favoriser l’accès des jeunes à l’emploi durable”, a indiqué Sylvain Riquier.

L’emploi des jeunes déscolarisés doit passer d’abord par l’acquisition des savoirs d’un métier

Le pays compte 160.000 personnes analphabètes sur les 15-64 ans

Ces formations visent les personnes illettrées âgées de plus de 15 ans, dont 49,7% sont actifs. Le pays s’est déjà doté d’une stratégie de développement de formation technique et professionnelle (SDFTP) qui a abouti à l’adoption, en juillet 2013, de la “Loi d’Orientation de la formation technique et professionnelle (LOFTP)”.

La stratégie vise “la formation technique et professionnelle initiale, la formation technique et professionnelle continue et l’Apprentissage (formel et informel)”. Environ, 12.000 jeunes non scolarisés s’aventurent chaque année dans la formation professionnelle et technique dans des structures formelles et informelles. Les secteurs recensés sont le bâtiment, l’artisanat, couture, la mécanique auto, la plomberie, l’électricité-mécanique et les autres métiers dans l’agriculture et les services.

“On estime qu’il y aurait 49,7 % de la population adulte de 15 à 45 ans qui ne saurait pas lire, soit environ 133 000 individus au plan national, mais le chiffre de 60 % est en fait plus probable en raison d’une réponse déclarative. La réalité serait plus de l’ordre de 160 000 personnes analphabètes” aux Comores, d’après une vieille étude très documentée.

“En ce qui concerne le niveau d’instruction de la population active de 15 à 64 ans, la majorité des actifs employés ou en quête d’emploi n’ont pas fréquenté l’école”, souligne un rapport officiel qui indique que “50,8% des personnes actives ne disposaient pas de formation”. Les rédacteurs du document estime que “tous les adultes analphabètes et toute la population adulte active à la recherche de compétences” pourront “s’insérer dans le marché du travail, perfectionner leurs compétences actuelles ou se réorienter vers d’autres projets professionnels”.

Les présidents Azali et Macron lors de la signature du document cadre en juillet 2019

Les autorités comoriennes croient savoir que les politiques de formation professionnelle permettront non seulement d’offrir des emplois qualifiés et durables, mais surtout d’améliorer substantiellement la qualité des services dans “les infrastructures et le transport, l’amélioration de la fourniture d’énergie, le développement des Technologies d’Information et de Communication (TIC), le Service d’eau potable et assainissement, l’amélioration des services de santé et de la nutrition”, entre autres.

Le gouvernement comorien s’est battu pour concrétiser un plan national de formation des jeunes pour les aider à mieux disposer de compétences potentiellement adaptées au besoin du marché du travail. “La rencontre d’aujourd’hui, reste une étape importante dans la mise en œuvre dudit projet dont la teneur et la stratégie visent à poser les jalons susceptibles de résorber le chômage affolant des jeunes”, a expliqué le ministre de l’Eduction nationale, Djaanfar Salim Allaoui.

Le pays compte environ 93 structures de formation technique et professionnelle formelles dont 82 non agréés avec 600 diplômes professionnels délivrés chaque année sur plus 10.000 apprentis. On compte 70 à Ngazidja (Grande-Comores) et 23 à Ndzuani (Anjouan). Les structures non formelles qui apportent du savoir à des jeunes déscolarisés (atelier de couture, mécanique et autres) sont estimées à “2659 pour environ 7 500 apprenants, tous niveaux confondus”, selon une autre étude.

A.S.Kemba, Moroni

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