« Nous patrouillons souvent sur le réseau routier pour faire une surveillance de son état. Il y a une quinzaine de jours, nos agents ont constaté l’apparition de rides marquées sur cette portion de la route. En quatre jours on a pu constater un affaissement significatif » contextualise le directeur de la DEAL, le regard absorbé par la faille qui serpente sur l’asphalte. Deux glissements en l’espace d’une cinquantaine de mètres se sont produits, le premier présentant une gravité bien supérieure au second.
Pour l’heure, les glissements ne sont pas stabilisés
Si au départ la circulation a été interdite de nuit, puis limitée en journée à certains types de véhicules, l’ampleur de la situation a contraint la DEAL, en concertation avec la cellule de crise de la Préfecture et le Conseil départemental, à prendre la décision de fermer l’accès à cette portion de route. Initialement d’une semaine, l’arrêté préfectoral a été reconduit de sept jours supplémentaires jusqu’au 11 mai 5h30. « A la fin du prochain arrêté nous aurons quinze jours de recul pour savoir dans quel scénario nous nous situons », espère le directeur de la DREAL.
Malgré la phase d’observation en cours, et l’utilisation de drones, difficile d’y voir clair dans la mesure où le glissement ne s’est pas stabilisé. Les failles se sont élargies et l’affaissement a gagné une dizaine de centimètres au cours des dernières quarante-huit heures. « Actuellement, on constate un décaissement de 30 à 40 centimètres par endroits ». Néanmoins, « plusieurs scénarios sont d’ores et déjà à l’étude, souligne le directeur de la DEAL, même s’il est trop tôt pour savoir dans lequel nous nous situons puisque les glissements peuvent encore s’accentuer». Une aggravation qui n’est pas non plus écartée compte tenu de l’érosion importante dans la zone, la mer tapant au pied de la falaise. D’ailleurs, si le Conseil départemental n’a pas encore publié de marché « c’est parce que nous ne savons pas vers quels types de travaux nous nous dirigeons » entend préciser M. Mdéré.
Patience et compréhension pour les usagers de la route
En attendant, les usagers devront faire preuve de « patience et de compréhension, soupire
M. Kremer. Nous savons très bien que nous pénalisons les automobilistes et les transporteurs. J’aimerai aller plus vite mais ce n’est pas possible. L’enjeu est sécuritaire ». Conséquence directe de cette fermeture, la ville de Mamoudzou se retrouve malgré elle à supporter un nouveau flux de trafic, notamment des poids lourds obligés d’y transiter pour descendre vers le sud.
Et si à l’heure actuelle les vacances scolaires allègent le bal des bus qui quadrillent l’île, la fermeture de la route aura des conséquences sur le transport des élèves au moment de la rentrée. Le directeur de la DEAL se veut néanmoins rassurant « on travaille actuellement avec les transporteurs scolaires pour faire le point sur leur flotte de bus et envisager des options suivant l’état de stabilisation du glissement ».
Un nouveau point sur la situation attendu mardi prochain
Attendu mardi prochain, un nouveau point sur la situation permettra d’avoir connaissance de la stabilisation, ou non, des glissements mais également leur origine : est-ce lié aux fortes pluies et à l’érosion aux abords de la route ? Est-ce un phénomène qui inclut aussi une partie de la falaise ou bien tout simplement la vétusté d’un réseau qui date des années 1980? « Suivant la situation, on pourra avoir une ouverture partielle à certains véhicules » espère M. Kremer, rappelant qu’ici « la sécurité de l’usager prime avant tout ». Mais rien n’est joué et si la situation venait à nouveau à se dégrader, la fermeture de ce tronçon pourrait se poursuivre.
Pierre Mouysset
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