28.9 C
Dzaoudzi
mardi 30 avril 2024
AccueiljusticeAssises - L’ancien président de Gueules d’Amour à nouveau au tribunal pour...

Assises – L’ancien président de Gueules d’Amour à nouveau au tribunal pour son procès en appel

Condamné en juin dernier à 7 ans de prison dans le cadre d’accusation de viol à son égard, le procès en appel de Tyler Biasini a débuté ce lundi pour se terminer ce jour. De nombreux témoins de l’ancien président ont été entendus ainsi que la plaignante, présente en visioconférence.

Contrairement au procès en première instance de juin dernier, Me Ekeu avocat de la victime présumée a fait savoir que l’audience ne se ferait pas à huis clos. Le président de l’association Gueules d’Amour Tyler Biasini avait alors été reconnu coupable de l’accusation de viol qui lui était reprochée et condamné à 7 années d’emprisonnement. Contestant ce jugement, le second procès s’est ouvert ce lundi 16 mai.

« Je suis innocent Madame la présidente »

La salle d’audience avant le tirage au sort des jurés d’assises

Le fait reproché par l’ordonnance de mise en accusation remonte à la nuit du 2 juillet 2014. L’accusé accompagné d’un de ses amis rejoint au Jungle Bar à Mamoudzou la plaignante, F., qui fête son anniversaire accompagnée d’une connaissance. La soirée se passe jusqu’à la fermeture de l’établissement à 3 heures du matin. Les individus sont raccompagnés en voiture par l’acolyte de Tyler Biasini qui dépose dans un premier temps l’amie de la victime présumée avant de déposer le président de l’association chez lui avec F.

C’est à partir de ce moment que le calvaire aurait débuté. Si le l’accusé ne nie pas avoir eu des rapports sexuels cette nuit-là, il conteste cependant l’accusation de viol qui lui est reprochée. D’ailleurs, quand la présidente du tribunal lui demande la position qu’il entend défendre au cours de cette audience, sa réponse se veut des plus lapidaires : « je suis innocent Madame la présidente ». Auditionnée en visio-conférence, F. va revenir longuement sur les faits survenus selon elle cette nuit. « Il m’a frappé, proféré des insultes racistes », avant de poursuivre « il avait un couteau, il m’a étranglé, il me donnait des gifles, il m’insultait ». La jeune femme portera plainte dès le lendemain des faits présumés.

« J’essaye de mettre cette histoire derrière moi »

Alors que Me Cooper, avocat de Tyler Biasini entend davantage entrer dans les détails concernant les rapports sexuels, F. exprime son agacement de devoir à nouveau ressasser pour la énième fois les évènements, « j’essaye de mettre cette histoire derrière moi. Je revois à chaque fois les images. Je ne comprends pas pourquoi je dois encore en parler ». Les questions de Me Cooper se veulent précises, l’irritation de F. est crescendo ; le ton monte, l’agacement est perceptible, les paroles s’entrechoquent, les phrases se déstructurent, la connexion capricieuse de la visioconférence ajoute de la confusion à l’incompréhension. La présidente du tribunal est obligée d’intervenir pour calmer le jeu, « je suis là pour faire la police de l’audience ».

L’interrogatoire électrique entre Me Cooper et F. dénote avec la posture martiale du

De nombreux témoins ainsi que la plaignante ont été entendus ce lundi

l’accusé : assis sur le banc des accusés, le buste droit tout comme son regard, les mains parfois jointes. Cette immobilité stoïcienne est parfois trahie, de temps à autre, par sa tête qui se tourne vers l’écran de visioconférence. Néanmoins, aucune réaction ne semble se lire sur son visage ni pendant l’interrogatoire de la plaignante ni durant les multiples prises de paroles des nombreux témoins qui se sont succédé à distance mais aussi à la barre.

« Pour moi il est mon fils »

Rencontrés dans le cadre professionnel ou au détour d’une soirée, ami d’enfance ou depuis Mayotte, assistante parlementaire, vétérinaire, professeure des écoles, ancienne présidente de l’association Gueules d’Amour ou encore épouse et mère, tous ont loué à un moment sa « gentillesse », sa « bienveillance », son côté « travailleur ». Certes, s’il est décrit « comme un homme à femmes » et « dragueur », à aucun moment les témoins ne font part de gestes déplacés ou de paroles injurieuses. L’ancienne présidente de Gueules d’Amour s’émeut, « j’aurais voulu que mon enfant soit Tyler. Il est d’une bienveillance, d’une courtoisie, un grand bosseur. Il a le cœur sur la main. Tout le monde est persuadé que c’est un piège. Pour moi, il est mon fils ».

Le procès prévu sur deux jours se termine aujourd’hui mardi avec le réquisitoire de l’avocat général ainsi que les délibérations du tribunal.

Pierre Mouysset

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...