Les prix à la consommation des ménages augmentent de 0,4 % en avril 2022 à Mayotte, indique l’indice des prix à la consommation publié par l’INSEE. Ce qui masque des tendances opposées.
Sans surprise, les prix de l’énergie augmentent en avril,+ 1,6 %, mais moins qu’en mars (+ 2,3 %) et février (+ 15,1 %). Nous ne sommes plus dans des flambées de l’énergie, mais cette hausse est essentiellement portée par l’augmentation des tarifs des carburants (+ 2,7 %) et de la bouteille de gaz (+ 11,5 %).
Les prix de l’alimentaire croissent aussi (+ 0,6 %), en particulier ceux des produits frais (+ 2,1 %) et des produits céréaliers (+ 1,8 %).
Les prix des services augmentent légèrement (+ 0,2 %). Les tarifs des transports et communications augmentent (+ 0,3 %), tirés par ceux du transport aérien, mais de manière moindre que le mois précédent où ils avaient crû de 4,1 %. Une question de saison et de contexte de réouverture des frontières.
Le prix du tabac augmente également (+ 0,6 %).
En revanche, les prix des produits manufacturés restent sables après une baisse le mois précédent (- 0,3 %).
En comparaison avec les autres Départements d’outre-mer, nous visons à chaque fois les extrêmes. Sur un an, l’inflation chez nous atteint 5% quand elle est de 4,8% en France hors Mayotte, 3,2% à La Réunion, 3% en Guyane, et 3,8 et 4,3% respectivement en Guadeloupe et Martinique. Soulignons que l’indice de référence est partout celui de 2015, quand il est de 2006 chez nous.
Une tendance inflationniste supérieure aux autres territoires français sous l’effet de deux secteurs: celui de l’énergie, +26,5, contre 17,6% à 20,3% dans les autres DOM, et l’alimentaire, +6,4%, contre 2,8% à 6,1% ailleurs. Ce sont encore les produits frais qui tirent vers le haut chez nous, +19,6%, il va bien falloir freiner cette tendance de hausse continue de ce secteur – qui date de bien avant l’augmentation des prix de l’énergie-, qui plombe le porte-monnaie des ménages, alors qu’il pèse un gros poids dans leur consommation.
En revanche, nous enregistrons la plus faible baisse sur les produits manufacturés, +0,4% contre + 0,9% à +2,6% ailleurs, ce qui n’est pas forcément le signe d’une consommation dynamique.
A.P-L.
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