Par rapport à avril 2022, les prix des services augmentent fortement en mai,+ 2%, après + 0,2 % le mois précédent. Elle s’explique par la hausse des prix du transport aérien,+ 5%, mais aussi la hausse des tarifs de la restauration,+ 3,4 %, et des « autres services »,+ 0,2 %.
L’alimentation suit naturellement cette tendance, +1,4% sur les prix, en particulier portée par les viandes et volailles,+ 3,1 %, mais également les poissons,+ 1,2 %, et les œufs et produits laitiers, + 1,8 %.
Habituellement assez stables, les prix des produits manufacturés augmentent également, + 1%, tirés à la fois par les autres articles d’équipement du ménage, + 1,2 %, et l’habillement et chaussures, + 1,8 %.
Les prix de l’énergie,+ 1%, suivent la tendance des produits pétroliers. Le prix du tabac augmente également,+ 1,6 %.
Les prix augmentent ici plus qu’en France hors Mayotte,+5,2 % sur les 12 derniers mois. Il faut y voir l’impact de l’augmentation des prix à la pompe la plus forte des outre-mer, +26,6%, contre +19% en Guadeloupe et Guyane. ce que Karine Poisson, DG de TotalEnergies, expliquait dans nos colonnes par “un fret plus cher ici qu’ailleurs”.
Freins sur les emprunts
Quand l’énergie flambe, elle crame tout sur un territoire qui importe massivement. La hausse des prix de l’alimentaire sur un an est très significative,+ 7,8 %, toujours en raison de la flambée des prix des produits frais,+ 19,2 %, qui grimpaient déjà lorsque le territoire subissait la déflation, et celle des viandes et volailles, + 11,1 %.
Les prix augmentent aussi sur un an dans les autres secteurs de la consommation, que ce soit les services (+ 5,3 %), les produits manufacturés (+ 1,4 %) et le tabac (+ 4,9 %).
La tendance est mondiale et a été impulsée par le redémarrage de l’économie mondiale en période post-Covid, aggravé depuis par la crise en Ukraine et ses restrictions et réorganisation des chaines d’approvisionnement des matières premières.
En réaction à cette inflation, les banques centrales, au premier rang desquelles la Fed (la Réserve fédérale des Etats-Unis), ont indiqué relever leurs taux directeurs. Il devient ainsi plus cher de s’endetter, ce qui diminue la demande en biens et services, et donc les prix. La Banque Centrale Européenne (BCE) a prévu de relever ses taux directeurs le 21 juillet, puis en septembre. Non seulement un impact est à attendre pour les Etats sur le poids plus lourd de leur dette, particulièrement élevée en France, mais pour les populations puisque l’activité économique devrait ralentir.
Anne Perzo-Lafond
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