« Avec Madagascar, nous avons un socle commun de langue, de tradition et de civilisation ». Les propos introductifs de la vice-présidente du Conseil départemental en charge de la coopération décentralisée, Bibi Chanfi, ont permis de rappeler l’évidence que constitue le rapprochement entre Mayotte et Madagascar.
Renforcer l’intégration régionale de Mayotte
Si la première édition des Ateliers de la coopération internationale a pour principal objectif d’officialiser le réseau départemental de la coopération, la présence de la délégation malgache à cet événement s’inscrit dans une logique de concrétisation d’un partenariat avec la Grande Île. A ce titre, la signature le 26 juin dernier de 11 conventions avec chacune des régions de Madagascar contribue à renforcer les liens indéfectibles entre les deux territoires, alors même que « Mayotte est encore trop peu intégrée dans son environnement géographique ».
Les ateliers de cette journée entendent ainsi participer à résorber cette lacune avec une logique établie : commencer avec Madagascar et poursuivre ensuite avec les autres pays du Canal du Mozambique. Une démarche faisant indéniablement écho aux priorités définies par le Cadre stratégique de la coopération décentralisée et de l’action internationale du Conseil départemental : renforcer la présence et l’influence de Mayotte dans la zone par le développement d’une diplomatie territoriale, renforcer les échange socio-économiques et culturels avec les pays voisins pour l’enrichissement de Mayotte, ainsi que renforcer les capacités du Conseil départemental pour la mise en œuvre du cadre stratégique.
Une coopération gagnant-gagnant
Selon Augustin Andriamananoro, directeur général de la Présidence de la République de
Madagascar en charge des projets présidentiels, « Madagascar pourrait être la base arrière de Mayotte en lui fournissant les matières premières, dans le domaine minier et de l’agriculture, qui seraient susceptible d’être transformées dans le département français ». En outre, « Mayotte pourrait offrir l’opportunité d’être une porte d’entrée sur le marché européen pour Madagascar ».
Une coopération qui s’inscrirait donc dans une logique gagnant-gagnant. Une approche d’autant plus pertinente que « le potentiel est immense et pourrait être un important levier de développement pour la région du Canal du Mozambique », renchérit Anne-Muriel Rahaingonjatovo, directrice de la Coopération économique. Une région qui n’en demeure pas moins d’une importance stratégique pour les grandes puissances compte tenu de ses multiples ressources convoitées. L’avenir de Mayotte se dessine maintenant.
Pierre Mouysset
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