Depuis le 1er janvier 2022, la préfecture a annoncé que l’opération Shikandra a permis de détecter 359 kwassas dont 94 détectés ou identifiés avec l’appui de la surveillance aérienne. Sur le total de ces embarcations 224 ont pu être interceptées et 67 demi-tours enregistrés. La préfecture rapporte que les unités nautiques sont confrontées à une agressivité croissante des passeurs.
Des interceptions ayant permis de saisir de la marchandise de contrebandes
Les chiffres de détections et d’interpellations sont toutefois en recul par rapport au premier semestre 2021 avec respectivement 542 embarcations détectées et 260 interceptées. A titre de comparaison, pour la période janvier-juin 2020, le nombre de kwassas détecté était de 300 contre 370 sur la même période en 2019. Concernant le nombre d’embarcations interceptées, le premier semestre 2019 a été plus profitable que celui de 2020, avec 137 interceptions contre 103. En outre, les interceptions ont permis entre janvier et juin 2022 de saisir et détruire 19 820 cartouches de cigarettes de contrebande ce qui représente un total de 693 700 euros.
Toutefois, au cours du premier semestre 2022, le pourcentage des tentatives d’entrées empêchées est le plus fort au regard des trois dernières années, 81 % contre respectivement 78 % entre janvier et juin 2021, 58 % et 55 % pour les mêmes périodes en 2020 et 2021. Les interceptions de kwassas ont permis d’interpeller en mer 2 999 étrangers en situation irrégulière. C’est moins que le premier semestre 2021 (3 439) mais supérieur à ceux de 2020 (1°019) et 2019 (1 851). La préfecture a également fait savoir que 224 barques et 280 moteurs ont été détruits. A ce titre, il a été constaté que la motorisation des kwassas est actuellement en baisse puisque 21 % des moteurs dépassaient les 40 CH au 1er semestre 2021 contre seulement 13 % en 2022.
Un travail en profondeur mené contre les réseaux de passeurs
Depuis le 1er janvier 2022, 162 passeurs ont été présentés à la justice. Entre mai et juin de cette année, 3 mis en cause ont été condamnés dans le cadre d’une filière malgache annonce la préfecture, dont 2 ont été incarcérés. Un autre mis en cause a également été présenté à la justice et incarcéré dans le cadre d’une filière comorienne. En outre, un travail en profondeur est mené sur l’îlot de Mtsamboro afin
d’intensifier la lutte contre l’immigration clandestine.
Une lutte qui se poursuit également sur terre
La lutte contre l’immigration clandestine sur terre a permis l’interpellation de 10 532 individus au cours de ce premier semestre. C’est moins qu’en 2021 (12 329) et 2019 (12 975) sur la même période mais supérieur au chiffre de 2020 (6 515). La préfecture fait aussi savoir que 11 520 reconduites à la frontières ont eu lieu dans le cadre de 167 opérations de reconduites vers les Comores. En outre, 245 Malgaches en situation irrégulière ont été reconduits par voie aérienne. Le total de ces reconduites reste inférieur à la période janvier-juin 2021 et 2019, avec respectivement 12 689 et 14 264 reconduites. En 2020, elles s’élevaient à 7 038. Un bilan à mi-année qui témoigne des moyens mis en œuvre pour lutter contre l’immigration clandestine à Mayotte.
Pierre Mouysset
Comments are closed.