« La terre ne nous appartient pas, elle appartient à nos enfants et nos petits-enfants », s’est exprimé à la tribune le président de l’intercommunalité Rachadi Saindou. Il poursuit, « l’environnement c’est notre santé, tout est à prendre dans son ensemble. L’intérêt de tout ça est de vivre mieux ». Il n’a pas manqué en outre de féliciter les équipes et associations impliquées dans CADEMA Urahafu. En avril dernier, la CADEMA a en effet été primée aux « Outre-Mer Durables » pour son programme de nettoyage urbain. A cette époque, le président avait indiqué que l’objectif était « une gestion plus efficace, plus fine et plus régulière de la salubrité au quotidien dans les quartiers-villages ».
Une absence de valorisation de certains déchets
Les tables rondes organisées au cours de la matinée ont permis de faire réagir les acteurs qui sont en première ligne dans la lutte contre la pollution. Qu’il s’agisse des professionnels ou du milieu associatif, tous ont pu exprimer leurs points de vue concernant la gestion des déchets à Mayotte. Une des remarques qui est notamment revenue à plusieurs reprises dans la bouche des différents interlocuteurs concerne l’absence de valorisation de certains déchets. Le directeur général Enzo Technique Recyclage a ainsi pointé que « cette absence de valorisation de certains déchets conduit directement à leur enfouissement ». Cette situation qui s’explique en partie par le fait « que l’on explique pas assez que certains déchets peuvent être réutilisés » selon Omar Loutoufi, directeur de l’association Wenka culture.
Sensibilisation des populations
Autre difficulté mise en évidence par le directeur général de Maore Assainissement Propreté, « le problème
en amont sur les hauteurs » avec la présence de déchets qui ruissellent jusque dans le lagon au moment de la saison des pluies. Sur ces zones reculées, les associations tentent de quadriller le terrain afin d’aller à la source des déchets et sensibiliser les populations.
« Cette sensibilisation infuse » s’est réjouie Houdayati Mogne Mali, présidente de l’association Ankiba na maécha. Pour elle, l’accent est à mettre sur la bonne utilisation des bacs de déchets individuels fournis par la CADEMA : « ces bacs distribués sont souvent utilisés pour d’autres choses que pour les déchets, comme bidon à eau, ou malle de rangement. On peut en commander tant qu’on veut, si on ne trouve pas de solution cela a un impact limité ».
De nouveaux outils bientôt disponibles
Prochaine étape à venir dans la lutte contre les immondices dans la rue, l’installation de conteneurs enterrés. Un premier essai sera à l’œuvre cette semaine par la CADEMA. En plus d’améliorer le cadre de vie, le fait qu’ils soient scellés ou enterrés leur évitera d’être utilisés comme obstacle aux usagers de la route ou dégradés. Plus de points de collecte durables, c’est davantage de déchets collectés.
Pierre Mouysset
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