26.9 C
Dzaoudzi
mercredi 24 avril 2024
AccueilorangeAvec la POPAM, "première prise en charge des addictions à Mayotte"

Avec la POPAM, “première prise en charge des addictions à Mayotte”

Ce vendredi marquait l'inauguration de la POPAM, plateforme destinée à la lutte via la prévention et la prise en charge de l'addiction. Une pierre jusque-là manquante du maillage médical du territoire aux multiples vertus, largement nécessaire sur l'île au lagon. Et ce car l'addiction n'est pas toujours là où on la croit, et revêt de multiples visages...

La POPAM, ou Plateforme Oppelia de Prévention et de soin en Addictologie sur le territoire de Mayotte, connaissait sa grande inauguration ce vendredi à Tsingoni.
Une inauguration maintes fois repoussée (du Covid aux élections présidentielle et législatives) dont la mission s’avère cruciale pour le 101ème département. La structure associe ainsi les missions du pôle CSAPA (soins et accompagnements), du pôle CAARUD ( réduction des risques et ‘aller vers’) et du pôle CJC ( Intervention précoce et prévention).
“En termes qualitatifs c’était une des dernières structures qui manquait sur l’île” explique Olivier Brahic, directeur général de l’ARS. “Il y a beaucoup de choses à développer en termes sanitaires et médico-social, mais en terme qualitatif, on n’avait rien sur le sujet addictologie et prise en charge des consommateurs de drogue. C’est la première fois qu’on a une telle structure, qui va permettre à la fois de la prévention, à la fois de faire de la prise en charge, et surtout de la prise en charge coordonnée. Et ça aussi c’est novateur par rapport à la métropole”. Une démarche communautaire en santé, déclinée via une plateforme et des équipes mobiles, au sein d’un terrain favorable à la consommation de drogue.

“L’addiction n’est pas un comportement antisocial”

Mais qu’est-ce encore que l’addiction, ce fléau qui sévit particulièrement sur le sol mahorais, sous un visage pourtant relativement différent de celui qu’il revêt en métropole ? Alain Morel, directeur général d’Oppelia, nous en dit plus.
“Surtout, ne nous trompons pas d’objectifs, l’addiction n’est pas un comportement antisocial, c’est un comportement social très répandu, nous avons tous des consommations de cet ordre… Certains d’entre nous dérapent ou ont du mal à contrôler, à réguler, c’est dans la solidarité que les choses peuvent changer, et c’est dans une action commune que les représentations et les risques peuvent être diminués. Au niveau éducatif, au niveau social, parce qu’il y a beaucoup de dimension sociale dans l’addiction, ce n’est pas un problème biologique mais un problème de lien social, et donc quand on reconstitue ce lien social à travers des activités de travail, à travers la reconnaissance aussi de l’autonomie de chacun dans ses choix etc, les choses changent positivement, c’est comme ça qu’on arrive à travailler. Donc on a besoin de travailler tous ensemble, ce n’est encore une fois pas nous, ce n’est pas la POPAM qui a la solution, mais on vient apporter au territoire des ressources, des méthodologies pour mieux travailler ensemble, et trouver les bonnes solutions ensemble”.

Une inauguration en grandes pompes

Concernant les personnes victimes d’addiction, le directeur de l’ARS semble aller dans le même sens : ” l’idée que je veux faire passer c’est que ce sont des personnes malades, ce ne sont pas des marginaux, on peut être malade du diabète, mais on peut aussi être malade d’addictologie, et comme tout malade il faut une prise en charge ad hoc et complète que ce soit sanitaire ou médico-social, et c’est donc ce type de structure qui va permettre cela. Et ça évite de rentrer dans des cercles un peu vicieux ou les personnes sont marginalisées, sont laissées de côté, et après elles décrochent de la société. Moi c’est ce qui m’inquiète ici, notamment avec les populations très jeunes. Déjà que le sujet scolaire est un vrai problème sur l’ile, si en plus le sujet addiction se rajoute et que ces populations décrochent… Là c’est le combo”.

Au delà de l’illicite, des addictions légales

Si les ravages de la chimique et du bangé sont bien connus sur le territoire, contre toute attente, les principales préoccupations sont pour le moment tournées vers les drogues illicites. Alain Morel reprend :”Dans les six premiers mois (Ndlr depuis l’ouverture de la POPAM au public en janvier dernier), les collègues qui ont reçu près de 200 personnes ont été confrontés plus à des problèmes d’alcool et de tabac qu’à des problèmes de drogue illicites. C’est la particularité ici.

Alain Morel, Directeur général d’Oppelia

Ce n’est pas ce qu’on rencontre en métropole. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de consommations d’autres produits mais ce n’est pas encore arrivé jusqu’à des demandes d’aides, etc”. Le directeur d’Oppelia reste néanmoins lucide : “cela arrivera certainement. La chimique, ou les chimiques, le cannabis aussi, c’est une problématique croissante et qui n’ira qu’en augmentant. C’est dans notre fonction vraiment de mesurer et comprendre les usages, les produits utilisés et qui ça touche, etc. C’est dans notre priorité d’avoir une connaissance de ce qui se passe”. Et c’est bien là l’un des objectifs de la POPAM.

Mathieu Janvier

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...