Tête baissée, l’homme à la barre ne semble pas bien saisir ce qu’il fait là. Lui qui apparaît dans plusieurs affaires de violences dit n’avoir besoin de personne pour assurer sa défense, mais peine à donner des réponses cohérentes aux questions qui lui sont posées. C’est menotté qu’il a été présenté aux juges du tribunal correctionnel. Placé sous contrôle judiciaire après des violences survenues à Acoua en début d’année, il a été mis en cause dans d’autres faits de violence en mai, qui lui ont valu d’être placé en détention. “Ce sont les gendarmes qui m’ont demandé de les suivre, je ne sais pas pourquoi. C’est à cause d’eux que je suis là” exprime le jeune homme de 19 ans, avec une lenteur de parole qui laisse planer le doute sur ses aptitudes mentales. Tout au long du procès, ses réponses se font sur ce ton lancinant, avec des répétitions frénétiques de phrases toutes faites comme “Je suis un homme, il faut se défendre tout seul” ou “je suis de La Réunion, La Possession”. Il peine aussi à ne pas couper la parole au président Banizette.
“Je m’interroge sur sa capacité à être jugé” lâche la procureure Fanny Gauvin qui regrette l’absence d’expertise psychiatrique. Une expertise semble avoir été faite en 2015 alors que le prévenu était mineur, mais elle n’est pas jointe à son dossier.
Les faits qui lui sont reprochés sont d’avoir participé à une rixe à Acoua. Des agresseurs lui auraient demandé de l’aide alors qu’il marchait alcoolisé dans la rue. “Je ne voulais pas bagarrer, je voulais juste boire tranquillement. J’ai juste aidé mes amis, on s’est défendus” se défend péniblement l’intéressé. Des amis qui, eux, affirment qu’ils ne le connaissaient pas plus que cela. Ils doivent de leur côté comparaître devant le juge des enfants.
On lui reprochait aussi d’avoir brisé un pare-brise avec une pierre. Là encore le garçon plaide la défense, mais en mélangeant plusieurs événements. “Ils m’avaient attaché alors que j’avais bu, je sais pas pourquoi. Je me suis défendu c’est tout” répète-t-il plusieurs fois, en référence à une autre affaire dans laquelle il apparaît. Long silence quand la procureure lui demande s’il a été suivi par un médecin durant son enfance. Certaines questions semblent juste trop compliquées pour lui.
“Sa personnalité m’interroge, je pense qu’il a un profil inquiétant” commente la représentante du ministère public. L’estimant “co-auteur des violences” de ce soir-là, elle réclame 10 mois ferme à son encontre, semblant oublier que quelques minutes plus tôt, elle doutait de sa capacité à répondre de ses actes. Le tribunal lui n’a pas oublié. Tenant compte “de la personnalité surtout”, les magistrats ont exclu la prison et prononcé une simple contrainte pénale, avec obligation de soins psychologiques, de travail et interdiction de détenir une arme ou d’entrer en contact avec les victimes. S’il ne respectait pas ces obligations au cours des trois années à venir, il repartirait à Majicavo. Pour 6 mois.
Y.D.
Violent mais mentalement limité, il échappe à la prison
Un jeune homme visiblement limité intellectuellement a échappé à la prison ferme ce mercredi. Mais il retournera à Majicavo s'il ne suit pas une thérapie.
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