Les agents de la Direction des Politiques Scolaires et Universitaires (DPSU, ex DASU) du Conseil départemental, ont entamé une grève depuis ce lundi matin. Pas une grosse mobilisation sociale, il ne sont que 22 gestionnaires, dont un seul ne suit pas le mouvement, mais elle est significative selon Saïd Rachid, Coordinateur administratif pour les étudiants in and out Mayotte, et membre de l’interco CFDT : « Nous avons déposé un préavis de grève le 23 août, et aucun de nos dirigeants ne s’en est inquiété avant vendredi dernier. »
Il nous reporte au 22 décembre 2017, quand le Département décide de rédiger un nouveau règlement, modifiant les conditions d’attribution des bourses départementales. Elles ne viennent plus uniquement en complément des bourses nationales, mais sont conditionnées au choix des filières en tension dans le département, « pour correspondre aux besoins du territoire ». Remarquons qu’elles peuvent donc être octroyées à l’étudiant originaire d’une famille aisée, mais ce n’est pas le sujet.
« 4.000 dossiers sur Excel »
Le 31 août 2018, le nouveau règlement prend effet avec la rentrée scolaire, mais n’est pas traduit dans les méthodes de calcul pour les agents de la DPSU : « Le mode d’octroi des bourses est chamboulé, sans que cela ce traduise par l’arrivée d’un nouveau logiciel, et d’une formation qui va avec. Nous sommes censés traiter nos presque 4.000 dossiers sur des fichiers Excel. »
Selon lui, il n’y a pas assez de développeurs chez les informaticiens du conseil départemental, « ils auraient dû sous-traiter à un opérateur extérieur. »
Les agents ont quelques autres revendications, « comme la remise à niveau de notre mobilier. » Et de nous montrer des chaises élimées, ou rafistolées.
Les informaticiens auraient promis un outil pour le 24 septembre, « mais il faudra ensuite former les agents. Nous serons donc opérationnels vers la mi-octobre ».
Pendant ce temps, les étudiants qui comptaient sur ce complément de bourse devront attendre, « heureusement, la plupart touchent la bourse nationale, qui peut aller de 150 à 554 euros, selon l’échelon de l’étudiant. Mais ils ont dû estimer leurs dépenses mensuelles en fonction de la somme totale. »
Une réunion s’est tenue ce matin, « mais c’était une commission d’octroi de bourse, pas une rencontre sur la problématique du logiciel. »
Nous n’avons pu joindre Ali Debré Combo, l’élu qui en a la charge, mais il s’exprimait chez nos confrères de Mayotte la 1ère pour légitimer cette absence de réactivité par le mois et demi de blocage qu’a connu l’île…
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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