Nous avons fait un point complet sur le contexte de l’apprentissage à Mayotte, ce mercredi avec Jean-Denis Larroze, le secrétaire général de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, aux côtés de l’élue Mariame Saïd, apprentie coiffeuse d’un jour.
Ce jeudi, c’est le 4ème vice-président du département Issa Abdou, qui se prêtait au jeu, loin des salons climatisés et feutrés de RUN & SENS, puisqu’il plongeait dans la chaleur du fournil de la boulangerie de Passamainty. Blouse de travail, chaussures de sécurité, il était coaché par le patron, Jean-Claude Martret, qui vit depuis 30 ans à Mayotte. S’il n’a pas toujours été boulanger, il accueille depuis de nombreux apprentis.
Professionnaliser les patrons avant les apprentis
« J’en ai 7 actuellement en rotation, des premières et des deuxième année du lycée polyvalent de Kawéni », nous rapporte-t-il. D’ailleurs, une partie de ses salariés sont d’anciens apprentis.
Alors, l’apprentissage ? Il en redemande ? « Oui, mais le frein, c’est leur formation. Elle est souvent insuffisante », rapporte-t-il. En faisant un lien direct avec les maîtres de stage, « les patrons qui les prennent en alternance sont sous-qualifiés, ce qui les empêche de progresser. »
Dans un coin, Salimo prépare la pâte, et au fur et à mesure, Rémi et Issa Abdou en font des formes cylindriques qui deviendront après cuisson, des baguettes de pain bien chaudes. Malgré la chaleur, l’élu ne perd pas son humour : « Ce qui m’aide, c’est qu’on nous dit souvent que nous, les politiques, nous roulons les gens dans la farine ! »
Une belle démo qui doit inciter les jeunes à se lancer dans un métier d’avenir à Mayotte, en témoignent les boulangeries qui ont fleuri un peu partout dans les villages ces dernières années.
Anne Perzo-Lafond
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