Le ministre a patrouillé une partie de la nuit avec la BAC, la Brigade Anti Criminalité, et a donc découvert ce dispositif de « maillots jaunes », ex-gilets jaunes, propre à Mayotte et lancé fin 2017 par le capitaine Chamassi, et qui ont fait baisser le nombre d’agressions dans les quartiers. “J’ai passé la nuit avec les gilets jaunes”, lâchera-t-il dans un sourire, aux journalistes à Koungou. Des Citoyens Volontaires tout de jaune vêtus, encadrés par le Bureau Partenariat de la Police Nationale. Son responsable, Thierry Lizola a d’ailleurs été personnellement encensé par Christophe Castaner : “Il faut inventer, innover. Ce que vous avez fait ici, à travers cette initiative citoyenne des maillots jaunes, marque cette façon différente de faire de la prévention”.
Une action qui n’est pas forcément duplicable partout ailleurs, selon le ministre, même si « la police de l’avenir a besoin de cet engagement de citoyenneté. »
Une nuit qui lui aura permis de se rendre compte du travail à mener à Mayotte, et de faire quelques annonces à l’issue. Il a constaté un “véhicule usé” malgré ses “seulement 110 000km”. L’occasion de revenir sur le “plan de 900 millions d’euros” octroyé par l’Intérieur pour améliorer les conditions de travail des policiers et gendarmes. Un plan qui passe notamment par l’achat de 6000 véhicules neufs à travers la France. “Je veillerai à ce que des véhicules neufs arrivent ici également” a assuré le ministre.
En matière d’amélioration du cadre de travail des policiers, le ministre a aussi confirmé le projet d’un “nouveau commissariat qui viendra remplacer cet équipement qui, compte tenu de la croissance des effectifs sera très vite débordé”. Le lancement des études pour le financement du nouveau bâtiment devrait être lancé dès cette année.
L’avenir est au « continuum de sécurité »
Il a rappelé plus tard que « depuis deux ans, ont été mis sur Mayotte un effectif supplémentaire de 300 forces de sécurité, ne négligeons pas cette réalité ». L’escadron supplémentaire sera pérennisé.
A la petite brigade de gendarmerie de Koungou, dont le général Philippe Leclercq rappellera qu’elle a été créée « sur fonds propres », le ministre de l’Intérieur annonçait un « doublement des effectifs au 1er août 2019 », un adverbe grandiloquent qui traduit leur passage de 9 à 14. La brigade de Dembéni est toujours annoncée pour cette année 2019.
Koungou, « commune accueillante », comme la qualifiait avec une pointe d’humour grinçant le maire Assani Saindou Bamcolo, pour traduire l’affluence de migrants en provenance d’Anjouan. Un contexte mis en avant par les propos de l’adjudant-chef de la brigade, « la population estimée est de 32.500 habitants, non officiellement indiquée à 60.000 ». Il en ressort un volet de lutte contre l’immigration clandestine important, « malgré la difficile localisation des individus », et pour lequel une convention va être signée avec la Police municipale, dirigée maintenant par Issouf Oili.
Un travail collaboratif encouragé par Christophe Castaner qui voyait dans ce « continuum de sécurité », un « changement de culture ».
Active sur différentes opérations de délinquance, l’antenne du GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) a été décorée pour l’occasion par le ministre, de la médaille de la Sécurité intérieure, échelon bronze.
Le ministre est ensuite parti à la rencontre des agents du GELIC, le Groupe d’Enquête pour la Lutte contre l’Immigration Clandestine.
La rédaction