Ainsi le mensuel grand-public Nationalgeografic.fr, s’interroge sur le contexte d’émergence du volcan. Si l’archipel des Comores est de nature volcanique, deux hypothèses avaient été émises pour expliquer la formation des quatre îles : celle d’un point chaud, lié à une activité volcanique régulière, ou celle d’un rift, un fossé laissé par la séparation entre Madagascar et l’Afrique de l’Est, avec des remontée possible de magma le long des fissures.
De même, la question se pose sur la date de formation de ce volcan au large de Mayotte : le volcan de 800 m de haut est-il nouveau, ou est-on en présence d’une activité récente sur une structure ancienne, s’interroge Ken Rubin, volcanologue à l’université d’Hawaï à Manoa et spécialiste des éruptions sous-marines.
Des scientifiques du CNRS se sont penchés sur des cartographies antérieures, datées de 2005, qui sont dépourvues de relief dans cette zone. Ils en déduisent donc que le volcan est apparu récemment, au moment des premiers séismes, vers juin ou juillet 2018.
Parmi les nouveautés, la coupe du volcan avec volutes publiée par Robin Lacassin, de l’Institut de physique du globe de Paris, qui tweete « une autre vue incroyable de la section du nouveau volcan ». Un panache de fumée qui « s’élève sur environ 2 km dans la colonne d’eau depuis le haut d’un édifice conique », indique le National geographic. Des prélèvements de fumée ont été effectuées par la mission Mayobs et sont en cours d’analyse à l’ifremer de Brest.
Des vagues qui se transformeraient en onde
Et on reparle de nouveau de l’onde basse-fréquence qui s’était propagée dans le monde entier à partir de Mayotte le 11 novembre 2018, « et se sont maintenues pendant plus de 20 minutes », selon les relevés de Pax, l’amateur de sismographie qui l’avait relevé. Avec comme hypothèse d’origine, les ondes des vagues qui résonneraient dans une chambre magmatique, ou d’autres évoquent des mouvements de magma au niveau de la croute terrestre (la lithosphère), mais les chercheurs attendent le bouclage des analyses avant de proposer des pistes. Un long signal basse-fréquence qui ne serait pas le premier du genre à Mayotte, selon ces scientifiques, « en fait, il semblerait que ce soit un phénomène courant associé à ce genre d’essaim sismique », déduisent-ils.
En tout cas, la « surveillance limitée des séismes » au départ du phénomène à proximité des épicentres, n’a pas permis d’émettre des hypothèses précises, soulignent les scientifiques, sur « ce qui pourrait être l’événement volcanique sous-marin le plus important jamais détecté ».
Reste à le nommer ! Certains commencent à réfléchir sur l’appellation « Mini Terre », un continuum de Grande et Petite Terre… Une collaboration serait en réflexion avec le vice-rectorat pour accoucher d’un petit nom et pour entamer un travail pédagogique sur les formations de volcans.
A.P-L.