Le sénateur Hassani Abdallah mettait en évidence le retard pris dans la réorganisation des vols par les appareils affrétés par Air Austral en raison de la formation poussée que doivent recevoir les pilotes pour s’adapter aux spécificités de la piste courte de Pamandzi.
La solution de la piste longue ne couterait pas très cher, si l’on se réfère aux chiffres livrés lors du débat public de 2011, entre 100 millions et 230 millions d’euros en fonction de l’alternative retenue, rallongement ou piste convergente de 2.600m.
Dans ses réponses, la ministre va confirmer qu’un rallongement est bien en réflexion, mais sur une perspective lointaine.
Rappelant tout d’abord que la desserte de Mayotte était un des points retenus au « Plan pour l’avenir de Mayotte », elle a évoqué les pistes en cours. Mais en commençant par du hors sujet, avec le rappel des travaux de sécurisation de la piste. Car non seulement l’Etat n’y est pour rien, n’ayant déboursé que 500.000 euros sur l’investissement de 13 millions, mais cette sécurisation imposée par l’Europe et réalisée avec un an de retard à Mayotte, n’œuvre en rien à l’amélioration de la desserte.
Une présence plus marquée de Kenya Airways en discussion
Annick Girardin a dévoilé que des demandes de défiscalisation sur de nouveaux appareils avaient été déposées par Air Austral, et qu’elles seront étudiées. Mais aucune confirmation du côté de la compagnie réunionnaise où l’on informe que seule la flotte de moyen courrier fait l’objet d’une réflexion de renouvellement, donc sans impact sur la desserte directe vers Paris.
En matière de renforcement de la concurrence, la ministre a confirmé que des discussions se sont tenues avec les autorités kényanes pour accroitre les fréquences hebdomadaires de desserte de Kenya Airways à Mayotte.
Sur le sujet central de rallongement de la piste proprement dit, et alors que la population attend beaucoup de la visite du président Macron en octobre, Annick Girardin a indiqué que le contrat de convergence, qui remplace le contrat de projet Etat-région, signé le 8 juillet, prévoit de nouveau des « études techniques » pour la réalisation d’une piste longue. Donc sur les 4 ans de durée du contrat de convergence. Une confirmation officielle que le projet est bien dans les tuyaux.
Cela confirmerait donc l’hypothèse d’une 3ème option par rapport à celles qui avaient été émise lors du débat public, avec un rallongement vers l’est comme l’avait révélé le Quotidien de La Réunion, et que nous avions reprise. Une nouvelle étude qui prendrait également en compte à écouter la ministre, « les nouvelles conditions volcaniques et sismiques » de Mayotte.
A.P-L.