« Il faut un SAR très audacieux qui prenne en compte l’eau sous toutes ses approches » estimait mardi Salim Mouhoutar de l’ARS Mayotte. L’eau est en effet un sujet de santé publique, mais c’est aussi selon le responsable « un dénominateur commun » à toutes les questions de développement du territoire. Au fil de la journée, des sujets variés ont ainsi été abordés, tels que le stockage de l’eau de pluie ou l’irrigation des cultures. Parmi les pistes de réflexion, la réutilisation de l’eau, pour éviter d’utiliser de l’eau potable à tout va. Difficile à mettre en œuvre. L’idée avancée d’utiliser de l’eau de mer 10pour combattre les incendies par exemple, un sujet brûlant alors que s’éteignait celui de Kawéni, ne tiendrait pas la route selon les connaisseurs. « Plus rien ne pourrait pousser après l’incendie, à cause du sel que contient l’eau de mer, ce n’est pas la solution ».
Pourquoi pas aussi récupérer l’eau des mosquées pour l’irrigation, au lieu de la perdre dans les évacuations et le lagon ?
Parler de l’eau, c’était aussi parler du lagon, et de toutes les pistes de développement économique qui tournent autour. Le transport maritime a été discuté « pour désengorger les voies terrestres et faciliter la circulation », mais aussi, du coup, la création d’embarcadères avec tout autour, commerces et artisanat. Que chacun y trouve son compte.
En effet, 7 pontons sont d’ores et déjà prévus « du sud au nord » pour « la pêche artisanale », il a été évoqué l’idée d’un « second grand port, pour la pêche », qui pourrait voir le jour à Hajangoua. Lieu aussi évoqué pour relancer l’aquaculture.
Et le pont ?
Et le pont entre Grande Terre et Petite Terre ? Lui aussi a été longuement discuté. Ce projet ne verra sans doute jamais le jour, « Petite Terre est déjà saturée, favoriser la traversée en voiture, c’est encombrer davantage » conviennent les participants. Mais une alternative pourrait se trouver dans un « métro-câble » qui passerait au dessus du lagon et acheminerait les voyageurs qui auront au préalable laissé leur voiture au parking, et seraient de l’autre côté pris en charge par des transports en commun.
Le lagon, c’est aussi le tourisme. Des bases nautiques manquent, notamment dans l’ouest et le sud. Des pontons dédiés aux bateaux de plongée sont mis sur la table.
Et pourquoi pas de l’éolien offshore et des panneau photovoltaïques flottants ? Et des installations supplémentaires pour le carénage des bateaux de plaisance, avec un traitement des eaux usées ? Quoi qu’il en soit, « il faut que le schéma d’aménagement régional mette l’humain au cœur. Construire Mayotte pour 500 000 habitants dans quelques années ne pourra pas se concevoir sans une bonne gestion de l’eau » estimait Salim Mouhoutar.
On l’aura compris, toutes ces pistes de réflexion ne sont que le fruit d’un vaste brainstorming en vue de la rédaction de ce plan de développement régional qui a été lancé cette année, mais doit encore être rédigé dans les grandes lignes. On l’aura compris aussi, de l’urbanisme à l’économie, la question de l’eau sera au centre de toutes les mesures qui seront mises en place.
Y.D.
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