Avec un total de près d’1,6 milliard d’euros, le plan de convergence pour Mayotte est le plus ambitieux d’outre-mer.
Le plan de convergence, c’est la rencontre de deux programmes. Instituée par la loi Egalité réelle, il vient remplacer le plan Etat-Région qui existait jusque l’année dernière. Mais alors que ce dernier plafonnait à quelque 350 millions d’euros, le montant a été plus que quadruplé. Car est venu s’y greffer le Plan pour l’avenir de Mayotte, résultant des mois de grèves qui ont marqué l’île au début de l’année 2018.
Lundi 8 juillet, le gouvernement et les élus locaux actaient ce plan au ministère de l’Outre-Mer. Ce lundi 15 juillet, le préfet Dominique Sorain validait cet engagement auprès du Conseil Départemental.
Mais du coup, qu’est ce qui est prévu avec tout cet argent ?
En première place avec 477 millions d’euros, priorité entre toutes : les constructions scolaires. Nouvelles écoles, ou travaux de rénovation, pèsent pour presque le tiers du plan, qui court sur quatre ans.
Lire : Dossier de presse Commission construction scolaire
260 millions d’euros sont ensuite programmés pour les routes et les transports en commun. C’est 16% de l’enveloppe annoncée. Une somme qui doit permettre de développer le transport maritime, de faire passer certaines routes à 80km/h, et de financer le programme de transports en commun de la CADEMA.
Ensuite, presque à égalité avec 216 millions d’euros et 220 millions d’euros viennent respectivement la santé et le logement. On pense bien sur aux travaux de l’hôpital de Petite Terre mais aussi au projet d’agrandissement du CHM en Grande Terre.
Les autres investissements concernent dans l’ordre décroissant l’eau et l’assainissement (120 millions) ; le développement économique, notamment les aides à la pêche, l’agriculture et le tourisme (88 millions d’euros) ; la formation professionnelle (73 millions d’euros) et les infrastructures sportives (55 millions d’euros).
Qui met la main à la poche ?
L’Etat est le principal financeur de ce plan, avec 66% de l’engagement, soit un milliard d’euros de fonds publics d’Etat. Les collectivités locales, notamment le Département et les intercommunalités, participent à hauteur de 400 millions d’euros. Enfin, 126 millions sont issus de fonds européens et 35 millions des “autres partenaires”.
Promesses ou réalité ?
Les actions financées sont déjà en cours pour certaines. Ainsi 163 projets ont d’ores et déjà été lancés en 2019. 75 concernent les collectivités locales, avec notamment 10 projets d’aménagement touristique, 12 projets d’équipements sportifs ou 21 dossiers de voirie communale. Les 73 autres dossiers concernent le domaine scolaire, soit des constructions ou rénovations, exclusivement dans le premier degré.
“Là, il y a du concret”, vante le préfet Dominique Sorain pour qui ces chiffres ne sont “ni cosmétiques, ni anecdotiques”. Il précise toutefois que “ce document n’est pas un aboutissement, mais un point d’étape”. Pour lui ce montant “n’est pas du luxe, c’était une absolue nécessité. C’est anormal que ça n’ait pas été fait avant”.
Enfin ces 1,6 milliards ne sont que le financement du plan sur quatre ans, soit jusque 2022. Il faudra selon le préfet, renouveler cette enveloppe pour poursuivre les efforts. “Le travail doit continuer, le gouvernement apportera des réponses. Même si je ne serai plus aux prises avec les décisions, je garderai toujours un œil sur Mayotte” a-t-il promis.
Y.D.