Dans les cycles d’enseignement, qu’il soit général ou agricole, des stages sont prévus à l’agenda des élèves. Pour qu’il n’y ait pas stage et stage, c’est à dire qu’ils soient bénéfiques à coup sûr, le Club entreprise et la Direction du Travail (DIECCTE), ont organisé une matinale avec le vice-rectorat pour encourager les entreprises à accueillir des stagiaires. Il s’agissait en l’occurrence de viser les publics les plus en difficulté.
« Cette réunion a pour objectifs de faciliter la mise en relation des chefs d’entreprise avec les établissements scolaires, pour leur éventuel projet de recrutement d’un stagiaire ou d’un apprenti et permettre de renforcer les liens entre le Vice-Rectorat, l’enseignement agricole et les entreprises. À travers une charte, les entreprises prennent des engagements formels et chiffrés sur plusieurs thématiques, en l’occurrence l’accueil des stagiaires et leur accompagnement », expliquait Alain Gueydan, directeur de la DIECCTE Mayotte.
En tant que co-animatrice du Club Entreprises, Anne-Sophie Miele, directrice de Total Mayotte, a pu constater des insuffisances : « Un chef d’entreprise n’a pas toujours de responsable des ressources humaines pour gérer la réception des CV des jeunes qui, de leur côté, peuvent se tromper de destinataires lors de leurs envois. »
Neuf collèges concernés par l’opération « 30.000 stages »
Etant donné le panel à Mayotte, trop peu d’entreprises avaient répondu présent ce jeudi matin. Les dispositifs les intéressant y étaient pourtant déclinés, un plus large ciblage sera nécessaire pour la prochaine opération. Et parmi les présents, certains restaient sur leur faim, « je souhaiterais que soit organisée une information sur des stagiaires de niveau Bac+2, dont nous connaissons mal les dispositifs. Ce serait aussi une manière d’élever le niveau à Mayotte », nous expliquait notamment Farah Hafidou, co-gérante du cabinet Deltah d’assistance à maîtrise d’ouvrage.
Pour le public en difficulté, était donc décliné des mesures spécifiques. Etant donné que le stage d’observation de 5 jours, obligatoire en classe de 3ème, est en général le premier contact de l’élève avec le monde du travail, il faut faciliter cet accès aux quartiers prioritaires de la politique de la ville, où les collégiens et leurs familles ne bénéficient pas toujours de réseaux pour trouver une entreprise ou une administration d’accueil pour l’effectuer. C’est l’objet de l’opération « 30.000 stages pour les élèves des quartiers prioritaires ». Qui se décline à Mayotte : « Neuf collèges sont concernés ici, avec des objectifs qualitatifs et quantitatifs de 294 offres de stages dans le secteur public, et le même montant dans le secteur privé », rapportaient les représentants du vice-rectorat.
Tous étaient d’accord sur une nécessité : « Il faut des parcours de formation où entreprise et lycée se coordonnent. » C’est théoriquement systématiquement le cas en lycée professionnel, moins lors des stages effectués en classe de 3ème. « Chacun doit mettre en place les dispositifs pour assumer ses responsabilités ». Les Chambres consulaires peuvent les y aider.
Anne Perzo-Lafond
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