La 2ème soirée du Festival a commencé avec un peu de retard ce samedi soir. Des tensions entre jeunes en marge de la Battle de Chiconi ont en effet perturbé la programmation. Le public était alors clairsemé, et il a fallu attendre 23h pour que le plateau se remplisse, pendant que Del Zid, l’organisateur du festival, terminait sa prestation.
Avant lui, le groupe Watoro de jeunes comoriens aux rythmes mgodro et world music avait ouvert les festivités de cette soirée attendue par les amateurs des sonorités de la région, et de musiques du monde. Del Zid, au gaboussi, à la fois organisateur et artiste, conviait à partager sa recherche d’identité à la fois à travers son groupe de musiciens malgache, mais qui empruntaient aussi à la tradition musicale bantoue. Le morceau polyphonique à capela fut un moment de choix. Qu’il soit amateur de jazz, ou de blues ou encore de rythmes pop, le public s’y retrouvait, grâce à un heureux mix d’envolées de violon de Surgi, à l’archer courbé aux cordes nées d’un pied de sisal. Qui nous en dit un peu plus sur les inspirations du groupe : « Le violon vient de l’extrême sud de Madagascar, tout comme le dialecte dans lequel nous avons chanté ».
La pépite de la soirée s’appelle “Moh ! Kouyate”, chanteur guinéen installé à Paris. Des accords de blues, mais surtout des riffs de guitare inspirées de Jimi Hendrix… le public l’a suivi sur tous les morceaux, best one à l’applaudimètre ce samedi soir. Son dernier album Fé Toki traduit sa philosophie, « manière de voir ».
Difficile pour Lico Kininike de passer derrière, mais le public plus dense était déjà acquis à sa cause, avec déhanchement et verres de bière à l’appui.
Une bonne soirée de concert que nous aura offert Del Zid, ancrant toujours Milatsika dans les dates à cocher sans hésiter à l’agenda.
Anne Perzo-Lafond
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