Finie la tambouille interne, voici la cuisine centrale. Le vice-rectorat et l’interco du Sud se sont mis à table pour que les élèves puissent en faire autant. Ce lundi, tous deux ont signé un partenariat visant à assurer une cohésion dans les études et la construction de la première cuisine centrale scolaire du département. Actuellement, seule la société Panima alimente les quelques réfectoires de l’île, et les collations des élèves restent très insuffisantes en termes de quantité comme de qualité. Une situation pénalisante aussi pour le respect de la réforme des rythmes scolaires rappelle Ismaïla Mderemane Saheva, président de la CCSud.
Lors de sa venue à Mayotte en octobre, Emmanuel Macron a promis de lancer ce vaste chantier de la restauration scolaire avec un double enjeu : nourrir tous les élèves dignement, et donner un coup de pouce à la production locale en privilégiant les circuits courts.
C’est l’esprit du projet concrétisé ce lundi. Sur les 6 cuisines centrales prévues, la première verra donc le jour à Malamani sur la commune de Chirongui, dans la zone d’activité économique. Elle devrait sortir de terre en 2022.
Les cuisines centrales qui vont donc se multiplier alimenteront à leur tour les réfectoires qui équiperont les établissements du second degré. “A terme on aura des cuisines satellites dans tous les établissements, et je dis bien tous”, assure le vice-recteur Gilles Halbout pour qui “la restauration, c’est important”.
Des appels à concurrence sont déjà programmés pour que les entreprises privées se positionnent dans le vaste marché du fonctionnement de ces cuisines centrales, qui, si elles sont construites par l’Etat à raison de près de 5,6 millions d’euros l’unité, seront administrées par le privé. “Il est important que les grands comme les petits groupes se positionnent sur l’approvisionnement avec une alimentation respectueuse de la culture culinaire de Mayotte” souhaite le vice-recteur qui veut privilégier, à l’instar du Président, les produits locaux en circuit court.
En plus de nourrir les élèves, ce programme de construction alimentera aussi l’économie locale. “Grâce aux communautés de communes, on va vers un rééquilibrage des territoires”, se réjouit la maire de Chirongui Roukia Lahadji qui voit déjà s’estomper l’idée que “telle commune est plus petite ou plus grande que telle autre”. En outre, “nous travaillons à ce que ces cuisines soient des outils de développement des produits locaux, poursuit-elle. Si les produits sont consommés, les petits producteurs auront des revenus à la fin du mois, et ils vont eux aussi se développer”.
Y.D.
Comments are closed.