Samedi soir aux alentours de minuit, un motard a perdu le contrôle de son véhicule en face de la caserne de la gendarmerie de Pamandzi. Il a percuté un panneau et, le temps que les secours arrivent, il avait déjà perdu la vie. Contactés par nos soins, les gendarmes n’ont guère pu nous en apprendre davantage sur les circonstances de cet accident mortel. Le médecin n’a pas pu faire de prise de sang pour déterminer si le motard était alcoolisé ou non. C’est en tout cas la 13ème victime des routes mahoraise en 2019, une année particulièrement noire selon Mikidadi Adur, le président de l’association des usagers de la route. « Depuis que nous avons commencé à comptabiliser les morts sur la route, nous n’avions jamais atteint ce chiffre à ce jour », affirme-t-il. « J’espère en outre que la nuit de la Saint-Sylvestre ne viendra pas encore alourdir ce bilan catastrophique », ajoute-il.
La prévention : une nécessité pour la sécurité routière
Si 2019 compte un peu moins d’accidents que les années précédentes, ces derniers sont beaucoup plus meurtriers. Un fait qui s’explique, selon Mikidadi Adur, par le fait que les voitures utilisées à Mayotte sont de plus en plus puissantes, mais également par le mauvais comportement des usagers. « Les gens vont trop vite alors que nous savons bien que nos chaussées sont étroites, qu’il y a parfois des animaux sur la route et des embouteillages. Je pense que beaucoup de personnes prennent des risques inutiles », explique-t-il. En cause également, l’état souvent déplorable des routes avec moults nids de poules et détériorations en tout genre. « Il y a un manque de volonté de refaire les routes de Mayotte, car enfin le réseau n’est pas si étendu que cela ! », estime le président de l’association qui fustige les autorités.
N’ayant pas le pouvoir de refaire les routes mahoraises, l’association des usagers de la route, née en 2005, s’efforce donc de faire de la prévention. « Notre objectif est de militer pour la prévention et l’éducation à la sécurité routière », affirme Mikidadi Adur. Pour cela l’association, qui compte seulement 35 membres, intervient surtout dans les écoles primaires de l’île. « Il est plus facile de faire de la prévention auprès des enfants qui sont plus réceptifs que les adultes », affirme le président de l’association. « Pour éduquer les adultes à la prévention routière, il y a vraiment du boulot ! », s’agace-t-il. L’association mène également parfois des actions en collaboration avec la DEAL qui « a davantage de matériel ».
L.D.