Au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 16 avril 2020 et survenus entre le 1er mars et le 6 avril 2020 est supérieur à celui enregistré sur les mêmes périodes en 2019, et même en 2018, année de forte mortalité par la grippe saisonnière : 76.246 décès ont été enregistré en 2020 en France, soit une moyenne de 2.060 décès par jour, contre 63 686 en 2019 et 71 003 en 2018. Un nombre supérieur de 20% à celui enregistré à la même époque en 2019 et de 7% à 2018.
Le nombre de décès qui était en moyenne de 1.830 par jour sur la première quinzaine de mars 2020, augmente nettement à 2.250 au cours de la deuxième quinzaine. A partir du 1er avril, le nombre de décès journaliers commence à diminuer mais se situe à un niveau encore élevé (2 470 décès par jour en moyenne du 1er au 6 avril). A noter cependant que le nombre moyen de décès par jour est souvent supérieur en janvier ou février, au moment des épisodes grippaux.
Trois départements comptent au moins deux fois plus de décès entre le 1er mars et le 6 avril 2020 que sur la même période de 2019 : le Haut-Rhin (+ 143 %), la Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine. Neuf autres départements enregistrent un nombre de décès supérieur de 50 % à moins de 100 % à celui observé en 2019.
Le nombre de décès diminue au cours de la semaine du 4 au 10 avril par rapport à la semaine précédente en France et dans toutes les régions à l’exception de la Corse (+ 2 %) et des Hauts de France où il est stable. Cela confirmerait le ralentissement observé dans l’augmentation des décès totaux à compter du 1er avril. Un constant encourageant, à relativiser, « il s’agit de résultats provisoires », met en garde l’INSEE. Ces chiffres sont en effet consolidés la semaine d’après, ceux fournis sur le mois de mars ayant été réévalués de 2,4% sur la France entière.
L’ARS se penche sur les causes des décès
A Mayotte, nous retrouvons la tendance qui avait été donnée sur la comparaison entre les premières quinzaines de mars 2020 et 2019, avec une progression de 30,1% sur la période 1er mars-6 avril en 2020, par rapport à 2019, puisque nous dénombrons 108 décès en 2020 contre 83 décès en 2019 soit un écart de 25 décès.
Cette surmortalité se répartit sur toutes les classes d’âge et un peu plus pour les hommes que pour les femmes, + 16 hommes, + 9 femmes, (des écarts qui peuvent évoluer au regard des effectifs réduits étudiés ici). Ces décès se produisent majoritairement à domicile.
Mayotte compte depuis ce vendredi un 4ème décès imputable au Covid-19. Et à la date du 6 avril, deux seulement étaient liés au Coronavirus. L’écart de 25 décès pourraient donc être imputable à l’autre virus qui circule dans l’île, la dengue. Mais rien n’est moins sûr. Dominique Voynet, directrice de l’ARS Mayotte, a expliqué aux médias ce jeudi qu’étant donné l’incertitude du nombre de décès à domicile, « on est en train de procéder à une analyse complète des décès survenus depuis la crise du Covid pour savoir chaque fois que c’est possible si le décès est lié à la dengue, l’arrêt d’un traitement, ou si ça peut être des cas liés au Covid. Beaucoup de situations méritent d’être investiguées sérieusement ».
Anne Perzo-Lafond
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