Les 28 locataires de cette résidence SIM (Société Immobilière de Mayotte) nous avaient contacté l’année dernière pour des problèmes d’entretien : rebelote pour les habitants de Totorosa II à Dzaoudzi, qui sont cette fois plongés dans un dégorgement nauséabond d’égouts. « C’est une situation semblable à celle qui a été montrée sur le journal de Mayotte la 1ère cette semaine », nous avertit la locataire d’un appartement.
Les égouts n’ayant pas été vidangés depuis très longtemps, ils débordent depuis plusieurs mois, « aujourd’hui nous vivons avec des remontées à quelques mètres des habitations. » En aval de la résidence, des habitations reçoivent ces effluents plongeant le quartier dans une insalubrité crasse comme le montrent les photos, « leurs bangas sont dans une marre d’égouts. Il y a des enfants et des adultes. Ils disent qu’ils n’arrivent plus à manger à cause de l’odeur et qu’ils sont tous malades. »
Au téléphone, c’est une voix fatiguée qui nous répond, « j’ai la dengue, la plupart des locataires l’ont attrapée. L’ARS est venue pour pulvériser pendant les vacances de mars, et a recommencé il y a dix jours, mais avec les égouts à ciel ouvert, ça ne sert à rien. »
Les habitants ont naturellement contacté la SIM, « depuis février, sans aucune réponse ». Le syndicat des Eaux, SMEAM, est passé par hasard, « ils étaient surpris de la situation, et ont trouvé ça ‘honteux’, mais rien n’a évolué ! »
Estimant qu’il y a mise en danger de la vie d’autrui, elle est allée porter plainte, « une main courante à la gendarmerie qui explique qu’il faut un constat d’huissier, mais ils ne se déplacent pas avec le confinement. Le maire de Dzaoudzi Labattoir n’a pas répondu non plus à nos sollicitations. »
On a vu qu’à la suite de la médiatisation des conditions de vie d’une autre résidence à Pamandzi, la fuite d’égouts avait été réparée. Un dysfonctionnement notable dans les services de la SIM* puisque à chaque fois les locataires ont interpellé sans écho.
A.P-L.
* La direction de la SIM nous informe que la mini-station d’épuration est de la compétence du Syndicat des Eaux. Etant donné la situation, la SIM va malgré tout engager une société spécialisée das les vindanges, “mais elle ne pourra pas déverser sa cargaison dans les grosses stations d’épuration, fermées par le SMEAM”
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