Le geste concerne “toutes les communautés religieuses” de Mayotte insiste Frédéric Guillem, directeur régional adjoint de Vinci, dont la SMAE est une filiale. Mais outre le temple protestant et les églises de Petite Terre et Mamoudzou, ce sont surtout les quelque 300 mosquées de l’île qui en bénéficieront. Ce jeudi, La SMAE, le SIEAM et les représentants des différents cultes ont signé un accord pour acter deux mois de gratuité de l’eau “dès la sortie du confinement”.
Ce geste est une initiative de la direction de la SMAE “et non une demande de notre part” assure Ben Kassim Ali Hamid, greffier en chef du conseil cadial. Le but pour Frédéric Guillem était de faire “un geste” pour les Mahorais. Afin de toucher un maximum d’habitants, “on a tenu à faire un don à l’ensemble des communautés religieuses en offrant un bimestre de facturation après le déconfinement, pour assurer un déconfinement respectable” précise le cadre.
Le “don laïque” sera accordé sur la bonne foi des autorités religieuses. Pour les mosquées, chaque cadi validera les factures des lieux de cultes qui sont de son ressort puis les remettra au grand Cadi qui les vérifiera avant de les transmettre à la SMAE. Cette dernière remettre alors un avoir du montant de la facture ainsi validée.
Ce geste commercial, estimé à près de 35 000€ par l’entreprise, aura deux conséquences principales. D’abord, il soulagera les petites associations religieuses, ou celles situées dans des quartiers où les fidèles ont peu de moyens. “Il y a des difficultés de trésorerie, des factures n’ont pas pu être payées, y compris avant le confinement” déplore Ben Kassim Ali Hamid. Pour le père Bienvenu, représentant des chrétiens à cette réunion, c’est “un beau geste”.
Mais le volet sanitaire n’est pas à négliger. Avec cette bouffée d’air frais sur la facture d’eau, les lieux de cultes vont économiser de quoi investir dans l’hygiène pour leurs fidèles.
“Avec le coronavirus, les cadis ont demandé le lavage des mains avec du savon de Marseille” précise le greffier en chef du conseil cadial. Or l’achat de savon est un coût supplémentaire qu’un allègement de facture peut aider à supporter.
Cela permettra aussi, de fait, de limiter le risque que les lieux de culte ne deviennent les clusters de l’après-confinement.
“C’est important de profiter de cette opération pour conduire la sensibilisation de la population” plaide Mouhamadi Bavi, président du SIEAM. Une réflexion est en cours sur les modalités de cette sensibilisation assure-t-il.
Y.D.
Comments are closed.