« Vous pouvez faire ce que vous voulez, vous n’aurez rien ! », aurait déclaré Le directeur de BDM Marc Berlioz, d’après la CGT, lors de l’unique tentative de négociation qu’il y a eu lors de cette grève. Ils sont actuellement environ 60% de grévistes dont une partie continue de tenir le piquet de grève devant Jumbo. « Il n’y a aucune ouverture au dialogue, pas de négociation de salaires et les conditions de travail se sont dégradées depuis le rachat de Vindemia par BDM », nous explique Amel Kefti, secrétaire fédérale de la CGT. Pour toutes ces raisons, la CGT nationale a décidé, le 28 juillet dernier, d’interpeler officiellement Mme Borne, ministre du travail et M. Darmanin, ministre de l’intérieur au sujet de cette situation sociale qu’ils jugent « préoccupante et urgente » à Mayotte. La cheffe de cabinet de la ministre du travail a répondu que leur courrier serait transmis au cabinet du préfet Jean-François Colombet, plus à même selon elle de gérer cette situation.
Demande de la saisine du préfet
La CGT nationale soutient donc entièrement la CGT locale. Pour elle, les revendications des salariés de BDM sont parfaitement légitimes et devraient être écoutées par la direction. « Les salariés en grève depuis lundi 20 juillet 2020 revendiquent légitimement des avancées salariales et de meilleures conditions de travail et sont, en réponse, victimes d’agressions verbales et physiques de toutes parts », indique la CGT nationale dans un communiqué de presse. Ce dernier nous informe également que BDM fait en réalité partie du groupe GBH, dirigé par Bernard Hayot, 257ème fortune de France selon Challenges. « L’impunité dont semble jouir l’empire Hayot sur ce territoire est-elle à mettre en relation avec le sentiment de « toute puissance » dont semble se targuer les employeurs de Mayotte et, plus largement, des DROM ? », s’interroge la CGT nationale. Pour elle, le « mépris ouvert » du directeur du site Marc Berlioz est « d’une indécence crapuleuse ». « M. Marc Berlioz, sous la direction de M. Delavigne, jouit d’un joug verbal sans limite et semble faire fi du dialogue social. Comment ce gouvernement, qui ne cesse de prôner la démocratie à l’échelle de l’entreprise, peut-il cautionner de tels agissements lors de simples Négociations Annuelles Obligatoires ? », se demande encore la CGT.
De ce fait, le syndicat demande la saisine immédiate du préfet afin de tenter de régler le conflit. « Il faut que cesse ce trouble manifeste à l’ordre républicain », affirme le syndicat. » Les violences et répressions infligées à ces salariés ne font pas gloire à notre pays et peuvent alimenter les rancœurs historiques de notre passé colonial », ajoute-il.
Silence total du côté de la direction
Malgré nos nombreuses sollicitations, nous n’avons jamais réussi à joindre le directeur Marc Berlioz pour qu’il nous fasse part de sa version des faits.
N.G
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