Alors que la médiation de la Dieccte se poursuit entre la direction et les grévistes, Sud émet un long communiqué.
“Depuis le 15 juillet 2020, une grande partie du personnel d’unique laboratoire privé d’analyses médicales de l’île est en grève pour réclamer des meilleures conditions de travail. Après deux semaines sans aucun contact avec la direction du laboratoire, et deux semaines de médiation de la DIECCTE entre les deux parties en conflit, aucun accord n’est obtenu au 16 août 2020. Malgré différentes propositions du personnel sur un calendrier d’application de la grille salariale nationale, la direction du laboratoire refuse toute négociation sur la grille salariale. Le laboratoire est aujourd’hui accrédité avec des normes et des exigences de qualification nationales.
Suite à l’effort de l’ensemble du personnel pour la réussite de la certification, avec les bénéfices de diminution des charges fiscales de l’entreprise et l’alignement des paiements des actes des patients au même titre que les autres départements d’outre-mer, le personnel du laboratoire Mayo Bio demande à bénéficier au juste titre des rémunérations équivalents à cet effort général. En 2019, un compromis interne sur l’application de la convention collective nationale des laboratoires extra-hospitaliers et le maintien de l’effectif du personnel a été obtenu, mais les salarié-s observent depuis l’accord de 2019, une dégradation préoccupante de leurs conditions de travail comme des représailles à leur revendication légitime, et se sont vus refuser toute application de la grille nationale salariale malgré la bonne santé de l’entreprise. Plusieurs départs du personnel ne sont pas remplacés sous prétexte de manque de candidature alors même que peu d’effort est consenti pour retenir les personnes qualifiées qui ont participé activement à la certification du labo.
Après quatre semaines de luttes de droits sociaux avec aucune concession de la direction sur la grille salariale malgré plusieurs propositions, nous assistons aujourd’hui à des menaces de licenciements d’une partie du personnel, au moment même où la négociation continue. Le syndicat SUD Santé Sociaux dénonce fermement ces agissements, d’autant plus qu’aucun obstacle ne se présente à la continuité des discussions. Nous demandons l’arrêt immédiat des courriers d’intimidations et une reprise active et sincère de négociation afin de trouver un compromis d’accord entre les deux parties en conflit. L’offre dans le secteur de biologie médicale est loin de répondre au besoin réel de la population, nous attendons à plus de développement de l’activité, voire un plan de décentralisation de l’offre en dehors de Mamoudzou, mais malheureusement ce besoin semble être loin des préoccupations du moment.
Nous dénonçons cette politique de régression sociale appliquée à Mayotte sur des spécificités indemnitaires, alors mêmes que la population et les salarié-s sont soumis à des obligations nationales réglementaires. Nous demandons l’extension de l’ensemble des droits des conventions collectives nationales, des accords de branche, du code du travail et le code de la sécurité sociale à Mayotte, afin d’étendre l’égalité des droits sociaux sur le territoire.”
Un communiqué que le directeur, le docteur Didier Troalen, ne commente pas. D’autant que selon lui “La discussion avance et n’est pas rompue, on bloque sur la forme du protocole, pas sur le fond. On était encore hier avec la médiation de la Dieccte.”
Sur le plan médical, il n’y a “plus de freins” indique le biologiste.
“Ils sont 10 grévistes sur 28 salariés, le laboratoire actuellement remplit sa mission, fait des analyses et accueille les patients, comme c’était le cas les premières semaines, on est en mesure de faire les tests Covid.”
Y.D.
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