L’actualité chaude post-rentrée, c’est le comportement du virus sur le département et les coupures d’eau. Nous ne reviendrons pas sur les mesures prises, un plan est décliné, en association avec l’ARS. Le 3ème élément, c’est la scolarisation de tous les enfants, leur évitant l’errance et les violences inhérentes. « On note un afflux massif d’élèves, nous sommes pour la première fois, au delà de nos prévisions. Nous avions anticipé un surcroît de 770 places en maternelles, mais la première tendance fait apparaître 1.400 élèves supplémentaires dans le 1er degré », rapportait le recteur. Le décret d’application de la loi pour une école de la confiance facilite en effet l’accès à la scolarisation des plus petits. En parallèle, l’afflux d’élèves dans les collèges ces dernières années, se stabilise, mais se reporte vers les lycées, « nous avons accueilli 2.200 élèves supplémentaires, en filière professionnelle ou en Bac technologique ».
A ce contexte général, répondent une quinzaine d’actions, certaines nationales, d’autres locales, pour la plupart novatrices, mises en place par de nouvelles têtes au rectorat. Elles sont pensées pour élever le niveau général, notamment par la compétence, de ce qui est le plus gros employeur du territoire avec 8.000 agents.
La formation du personnel, notamment des contractuels, est confiée à Christian Lavergne, DAFPEN, « notamment pour les amener au concours. » Les évaluations nationales de CP et CE1 montrant une maitrise insuffisante des compétences, et des difficultés spécifiques dans le domaine de la lecture et de l’écriture, les pratiques d’enseignement évoluent vers une meilleure expertise pédagogique avec le Plan français et mathématiques.
Observatoire de la violence et Assises de la jeunesse
Autre point fort, l’Observatoire de la violence, mené par Stéphane Planchant, Conseiller technique et vie scolaire, dont c’est le 3ème séjour à Mayotte. Avec Mouhoutar Salim, ARS, il va rendre pérenne des actions qui étaient menées au coup par coup, avec les parents ou les forces de l’ordre, ou encore les maires, « nous englobons tous ces acteurs dans une seule structure à l’échelle du territoire ». Un espèce de CLSPD géant. Partage de diagnostic sur la caractéristique des violences « commises aux abords des établissements scolaires » et actions de prévention seront ses deux axes. Lancé d’ici fin octobre, ses travaux seront publiés lors d’un grand séminaire le 2 décembre, et pour les Assises de la jeunesse à la rentrée de janvier.
Grande nouveauté sur l’ensemble du pays, les établissements seront évalués, « les professeurs traceront leurs marges de progression dans l’objectif d’apporter une plus value maximale aux élèves. L’établissement s’auto évaluera, puis recevra la visite d’observateurs externes », rapporte Régine Vigier, DAASEN.
Cette année, 19 classes dédiées aux élèves en situation de handicap ont été ouvertes, « on ne veut plus entendre qu’un enfant ne peut pas être scolarisé. Nous travaillons donc avec la Maison départementale des Personnes handicapées, le secteur médico-social et le conseil départemental pour amener des enseignants au plus prés des enfants. C’est le cas dans les instituts médico-éducatif, la prison ou l’hôpital », souligne Fabien Darne, Inspecteur ASH.
Eveil aux langues: de la maternelle au recteur
L’évolution est en cours depuis trois ans, mais nous ne nous lasserons jamais de souligner le fossé qui se creuse avec la conception du plurilinguisme des vice-recteurs d’il y a 10 ans, qui ne voulaient pas en entendre parler. L’éveil aux langues ne se fait pas que dans les petites classes avec un accueil dans la langue maternelle pour emmener l’élève vers le français, mais se travaille aussi dans le second degré, et jusqu’au recteur qui rate rarement l’occasion de citer du shimaore dans le texte dans ses discours.
Dans cette restitution des annonces du rectorat ce jeudi, nous avons évité de ressortir les termes maison imprégnés du projet académique, mais celui des « Cordées de la réussite » mérite d’être souligné, « nous développons un partenariat avec les grandes écoles. »
Parce qu’elle unifie les acteurs, le mot de la fin sera pour l’Education Artistique et Culturelle, confiée au Délégué académique, Aurélien Dupouey-Delezay, présent de longue date sur le territoire : « La culture, c’est ce qui crée du lien entre les humains, avec un impact positif notamment en terme de prévention contre les violences. » Plusieurs projets académiques sont prévus, « avec une offre culturelle croissante. Les élèves de Mayotte doivent être à égalité avec les autres, ce qui implique un accès aux mêmes œuvres d’art, et d’avoir des références culturelles communes, comme les fables de La Fontaine. »
Anne Perzo-Lafond
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