Alors que le patriotisme était à l’honneur ce jeudi 8 mai en commémoration de l’Armistice de 1945, la veille, plusieurs réservistes de la gendarmerie avaient fêté leur fin de stage.
Ils étaient 14 à recevoir ce mercredi leur diplôme d’aptitude à la réserve (DAR) des mains du colonel Jean Gouvart. 14 sur les 30 réservistes de Mayotte, qui n’avaient pas encore validé ce stage de 7 jours qui leur permettra d’accéder au grade de brigadier chef, puis de sous officier.
Ils sont 25.000 en France à appartenir à la réserve opérationnelle de la gendarmerie. Ils ont ainsi pris l’engagement de servir environ 30 jours par an, en fonction des besoins. A Mayotte, ils seront déployés dans la lutte contre l’immigration clandestine aux côtés des gendarmes mobiles. «Ces derniers, en rotation tous les trois mois, connaissent peu ou mal la situation locale. Sans vous, nous n’y arriverons pas», le lieutenant colonel Jean Gouvard s’adresse aux nouvelles recrues de la réserve opérationnelles.
Tous des hommes, les deux réservistes féminines étant déjà aptes, aux parcours bien différents.
Ahmed Nassur, 38 ans, a fait son service militaire dans l’Infanterie de marine. Il est policier municipal à Pamandzi. « Un bon stage qui m’apporte une nouvelle expérience, une manière de procéder stricte et cadrée. J’ai bien aimé le travail en commun, les discussions de groupe »
Sidi Naouirdine, 43 ans est le doyen du groupe… et le mieux noté aussi. Connu à Mayotte lorsqu’il était à la Brigade nautique, il est salarié du Parc Natural Marin. Ce grand calme est un ancien membre des forces spéciales du Commando Trepel de Lorient… « J’ai beaucoup appris de ce stage (DAR) essentiellement en transmissions radio, et en topographie ». Il ne se sent pas dépaysé, « que je sois à la gendarmerie ou agent de service judiciaire au Parc, mon supérieur c’est le procureur ! ».
Ferdinand Saindou, 33 ans, est responsable de la Police municipale de Mtsamboro. »J’ai toujours été attiré par l’uniforme » explique-t-il, lui qui n’a pas fait de service militaire, « et je souhaite renforcer les unités opérationnelles pour servir une institution de la République ».
Rachadi Saindou, dit « Marius », 32 ans, est clair d’huissier de justice. « j’ai choisi d’être réserviste pour être dans un corps d’armée sans que ce soit permanent ». Il y trouve aussi une compensation, « j’ai démissionné en juillet 2007 de mon poste de responsable de la police municipale de Dembéni car il était impossible de faire respecter la loi par pression politique du maire ». C’est dit. Et c’est aussi politique. Il s’est présenté aux dernières élections municipales de Dembéni contre lesquelles un recours est en cours. « Mayotte a besoin d’être dirigée par des gens honnêtes ».
Abdou Hamada a été classé deuxième du stage. A 31 ans, cet agent de sûreté aéroportuaire est un ancien para du 8ème RPIMA de Castres. « J’ai arrêté après 7 ans quand des parachutistes sont tombés dans une embuscade en Afghanistan ». Il a suivi le stage d’aptitude « pour obtenir d’autres qualifications et accéder au grade de sous officier ».
Issouf Ahamadi, 30 ans, est agent de sécurité incendie à l’hôpital de Mramadoudou. Il tient ses rudiments militaires de son service dans l’Infanterie de marine. S’il devait partir tous les jours à 4h30 de Kani-Kéli pour ce stage en Petite Terre, et y revenir à 20h, il est heureux du stage « qui m’a permis d’acquérir les bases en accueil des usagers ». Il se dit prêt à repartir pour d’autres formations.
Un stage qui aura permis aux officiers de la gend
armerie de découvrir des parcours, des hommes.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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