De nombreux pompiers étaient venus ce jeudi matin au tribunal judiciaire pour soutenir trois de leurs collègues, accusés d’avoir dégradé un de leurs camions au sein de l’aéroport de Pamandzi.
Charles Simon, avocat d’un trois mis en cause, explique qu’il y a “trois infractions reprochées : dégradation, vol et un détournement d’aéronef. C’est parce que l’avion n’avait pas pu se poser à Mayotte en raison de la grève et de raisons matérielles. C’est ça qui est qualifié de détournement d’aéronef.”
Suite à leur déferrement devant le parquet, les pompiers sont placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rencontrer en dehors du travail et de se rendre en Petite Terre sauf pour se rendre au travail. Un contrôle judiciaire “un peu bizarre” selon l’avocat.
Selon lui le détournement d’aéronef “ça fait piraterie aérienne, c’est classique du parquet qui vise haut, c’est une question de causalité directe ou indirecte. Après, est-ce que juste créer des conditions… C’est pas eux qui ont donné l’ordre ou pris la décision de le détourner.”
Colo Bouchourani, délégué syndical et porte parole de l’intersyndicale du SDIS était venu soutenir ses collègues. “On a appris que les collègues en garde à vue depuis deux jours étaient convoqués au tribunal, on est venu s’enquérir de leur sort, chacun s’est expliqué. On est un mouvement, il y a eu quelques bavures, je pense. Ils vont se prononcer le 9 décembre quand il y aura la finalité de la chose.” D’éventuelles nouvelles actions dépendront de l’issue de cette audience de décembre indique le syndicaliste.
Jusqu’à 5 ans de prison encourus
Selon le procureur Camille Miansoni les faits sont un peu différents et n’ont “rien à voir avec l’exercice normal du droit de grève”. “Ces personnes ont été présentées au parquet qui leur a notifié une date de comparution à l’audience du 9 décembre à 14 selon la nouvelle procédure de comparution à délai différé. C’est une procédure à mi chemin entre la comparution immédiate et l’instruction. Ca permet une réponse rapide devant le tribunal correctionnel. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire, de se rendre à l’aéroport, ainsi que d’entrer en contact entre eux et obligation de pointer au commissariat et de répondre aux convocations .
On leur reproche une infraction spécifique du code des transports, c’est l’entrave à la navigation ou à la circulation d’un aéronef le 1er octobre dernier, on leur reproche ensuite d’avoir dérobé du matériel de sécurité, enfin on leur reproche d’avoir dégradé des véhicules de secours. Le détournement ça existe mais c’est quand quelqu’un prend le contrôle d’un aéronef et le détourne, ce n’est pas ce qu’on leur reproche ici. On leur reproche d’avoir entravé l’atterrissage de cet avion qu’on a dû dérouter vers La Réunion”.
Les faits reprochés sont passibles de jusqu’à 5 ans de prison et 18 000€ d’amende.
Y.D.
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