Ils sont de K2, école Boboka, Roussette ou encore Pimousse. Dans cette salle de classe de l’école annexe de Mamoudzou, les élèves sont venus tous les jours pour certains, un sur deux pour d’autres. « C’est toujours mieux qu’à la maison ? » leur demande le recteur Gilles Halbout. Tous acquiescent.
« On travaille, on a la récréation, on mange, mais ici on travaille moins avec plus de récré et avec les maîtres c’est plus convivial » salue Ysé qui en plus a rencontré une amie de son école des Roussette, Nesrine. « J’ai beaucoup aimé » la rejoint cette dernière. « On peut rester l’après midi pendant que les parents travaillent, on travaille pas trop, on peut jouer, il ne faut pas parler trop fort et respecter les gestes barrière. »
Les gestes barrière, ça sera le grand défi de ce lundi, avec des contrôles renforcés.
« Il y a 171 services civiques dans le second degré et le préfet en a déployé pas loin de 300 dans le premier degré. Ils vont tourner et être devant les écoles pour les accueils. Selon les politiques des mairies ils pourront être dans les sécoles pour surveiller le respect des gestes barrière lors des récréations notamment, et alerter les mairies en cas de manquements. Il faut qu’on soit vraiment en vigilance totale. Dans deux semaines je pense qu’on va alléger un certain nombre de mesures. En contre partie, il risque d’y avoir un relâchement après la mobilisation de la rentrée. C’est là que les services civiques seront en alerte pour dire attention, là ça redescend. »
Ils pourront « aussi répondre à un certain nombre de questions » notamment sur le sort des cas contacts. Ainsi si un élève est malade, la classe entière sera susceptible d’être confinée durant une semaine. Un professeur malade sera lui confiné de même que sa classe. « De toutes façons on aurait des problèmes pour le remplacer » justifie le recteur qui ne « peut pas se permettre des classes surchargées » en dispatchant les élèves dans d’autres classes.
A ces mesures s’ajoutent des campagnes de dépistage massif comme à Pamandzi qui expérimentait la mesure vendredi. « Ces campagnes sont déployées suivant trois critères, soit on voit que dans un établissement il y a un grand nombre de cas, ou un grand nombre d’absents, soit parce que dans une commune ou un village l’ARS constate une augmentation du nombre de cas. Ces trois critères nous amèneront à déclencher le dépistage massif. A Pamandzi, c’est expérimental mais ça sera ensuite dans toutes les communes ».
De son côté, le syndicat CGT Educ’Action exprime sa « prudence ».
« Les données scientifiques démontrant le rôle des écoles dans la diffusion du virus ne manquent pas, les connaissances scientifiques ne laissent aucun doute sur le fait que les enfants sont, autant que les adultes, un vecteur de transmission de l’épidémie de Covid-19 » souligne le syndicat d’enseignants dans un communiqué. « Le confinement, avec la fermeture des écoles et des établissements scolaires, a ralenti la propagation de ces virus, ce qui nous permet aujourd’hui de préparer avec prudence la rentrée du 15 mars ». « Par exemple, la question du remplacement des collègues malades est un sujet de préoccupation pour nous » s’inquiète la CGT Educ’action qui conteste les déclarations du rectorat.
« La communication visant à nous faire croire à une rentrée « sereine en tout sécurité » avec les médiateurs sanitaires ne nous rassure pas. L’ensemble des 171 services civiques du rectorat renforçaient déjà, sans être formés, les vies scolaires en sous-effectifs (surveillance de permanences, de zones, remplacement d’assistants d’éducation…) ». Rappelant les problèmes de « sureffectifs » dans les écoles, le syndicat évoque un risque d’élèves « pénalisés » voire « maltraités ». Rien de moins.
Plus globalement, le responsable syndical Bruno Dezile « demande au rectorat de prendre ses responsabilités pour protéger l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, les élèves et l’ensemble de la communauté éducative ».
Y.D.
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