C’était la bonne nouvelle annoncée ce mercredi matin par le préfet Jean-François Colombet aux structures qui insèrent, « le budget qui vous est dédié passe de 3,7 millions d’euros en 2020 à 9,6 millions d’euros pour cette année 2021 ». Un résultat de la mobilisation des services de l’Etat destinée accompagner l’accroissement sans précédent des nouvelles structures qui prennent en charge cette insertion, « elles sont passées de 14 à 19, soit une augmentation de 35%, et elles n’étaient que 3 en 2015 ! », nous rapporte Jean-Luc Bernard, en charge de l’IAE à la nouvelle direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité (DEETS).
D’autre part, alors qu’au niveau national, la montée en puissance du Fonds départemental d’Insertion (FDI) sera progressive, son versement est déjà effectif à Mayotte. « Les structures vont pouvoir démarrer leur activité rapidement ».
La démarche est simple. Les personnes sans emploi se voient proposer un contrat d’insertion à durée déterminée de 12 à 24 mois. Elles touchent sur cette période un revenu indexé sur le SMIC en fonction du nombre d’heures effectuées, et reçoivent une formation. La structure qui recrute est soit un atelier chantier d’insertion, comme la mise en peinture des maisons de Majikavo Dubaï que nous avions évoquée, qui touche les personnes les plus éloignées de l’emploi, soit une entreprise d’insertion, qui recrute des personnes déjà formées, qui ont moins de difficultés, soit une entreprise de travail temporaire d’insertion, etc. Elles sont conventionnées par l’Etat après présentation de leur projet. Les aides financières allouées sont proportionnelles à l’éloignement du public recruté par rapport à l’emploi, et au nombre de personnes employées.
Toute activité économique se prête à l’insertion
Ces personnes bénéficient d’un accompagnement socio-professionnel et d’un accompagnement technique de la part de la structure. « C’est l’activité économique qui sert de support à l’insertion. Cela peut être le nettoyage des sentiers de randonnées, la construction de petits bâtis. »
Nous avions évoqué le garage solidaire à Koungou, accompagné par la mairie, comme structure récemment conventionnée, sont également cités le RTME à Accou de fabrication de produits alimentaires, l’ACI de Kani Keli sur l’entretien d’espaces touristiques, le CCAS de Dzaoudzi Labattoir de travaux petit bâti et Nayma de nettoyage des rivières, et de la mangrove.
L’objectif premier est l’insertion en emploi bien sûr, « nous suivons toutes les personnes placées en insertion », mais les autres sorties possibles sont la création d’entreprise, ou la formation continue. Avec une forte dépendance au tissu économique local, « il est plus facile d’insérer en métropole avec un important panel d’offres, qu’à Mayotte, mais ce dispositif va créer une dynamique positive. »
L’Etat, le Département et l’ensemble des partenaires vont travailler à l’élaboration, à horizon 2022, d’un service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE) destiné à coordonner de manière plus efficiente l’ensemble des efforts déployés par les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle.
Anne Perzo-Lafond
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