Le container couché sur la chaussée au sud de Tsoudzou II a été déplacé à 21 heures ce jeudi 22 mai. La circulation est rouverte sur la nationale 2, l’enquête commence.
La grue est arrivée peu après 20 heures dans le virage où la remorque du camion et le container qu’elle transportait se sont couchés. L’engin de 80 tonnes a fait le voyage du nord, depuis Majicavo, où elle est actuellement utilisée par la Colas pour le montage des grues de chantier du futur collège. Il n’en existe que deux à Mayotte, capables d’accomplir la mission du soir.
Le temps de préparer le levage et à 21 heures le container s’élève doucement au-dessus de la chaussée. Pas question de le remettre en position verticale, les professionnels de la Colas ne sachant pas quel serait le comportement du chargement. Il a «simplement» été déplacé pour être déposé sur le bas-côté de la route.
Un chargement de placoplatre
Selon les premières informations recueillis sur place, le convoi transportait du Placoplatre. Le chauffeur du camion arrivait de Mamoudzou et avait décidé de faire demi-tour sur le parking de la SCAM, à Ironi Be, pour retourner vers Longoni. Le camion, la remorque et le chauffeur étaient, semble-t-il, en règle. De la même façon, le conducteur aurait abordé le virage à une vitesse adéquate lorsqu’il a vu, dans le rétroviseur, le container basculer avec la remorque. Le camion ne s’est pas renversé. Il n’y a donc pas eu de blessé.
L’enquête a immédiatement démarré. Il s’agit de déterminer les responsabilités dans cet accident qui a totalement paralysé le sud de Mamoudzou à partir de 16 heures, créant des embouteillages invraisemblables.
Première question : le poids de la cargaison correspondait-il à ce qui était annoncé au transporteur ? Autrement dit, le camion et la remorque étaient-ils capables d’assurer un tel convoi ? Il semblait, au moment de dégager le container de la chaussée, que son poids était plus proche des 30 tonnes que des 18 tonnes annoncées. Une information que devront confirmer les gendarmes et les agents de la DEAL qui vont procéder, ce vendredi, à l’ouverture du container.
Pour expliquer le basculement, les enquêteurs devront également établir si la charge était correctement répartie à l’intérieur. Les différents protagonistes de l’accident sont convoqués en début d’après-midi à la gendarmerie.
Un accident avant l’heure de pointe
La DEAL est également sous le feu des questions. «L’état de la chaussée n’est pas en cause», affirmait Christophe Bégon, le responsable transport, sûreté et gestion de crise à la DEAL. Les milliers de véhicules qui l’empruntent quotidiennement savent tout de même que la route est cabossée et loin d’être parfaite à cet endroit.
Après la paralysie de Mamoudzou, les processus mis en œuvre dans de telles circonstances méritent également des explications. «Nous avons été prévenus aux alentours de 16h, poursuivait Christophe Bégon. Il fallait d’abord informer la population, organiser les déviations et s’assurer de la continuité des transports scolaires.» La société Matis a dépêché un nombre important de véhicules pour prendre le relai des bus bloqués par la fermeture de la nationale 2.
Le temps d’identifier les matériels de levage capable de dégager la route et de les acheminer sur place, quatre heures se sont écoulées. Mais il est vrai qu’un temps de réaction plus rapide n’aurait pas changé grand-chose à l’embolie de la ville-préfecture, l’accident intervenant juste avant l’heure de pointe.
A nouveau, la question d’une route unique pour desservir Mamoudzou est posée.
A 22h30, la chaussée dégagée et nettoyée, la circulation a été rouverte. Prenez vos précautions si vous devez emprunter cet axe ce vendredi : une circulation alternée devrait être mise en place entre 9 heures et midi.
RR
Le Journal de Mayotte
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