À l’atterrissage, ce dimanche matin, un peu après 8 heures, la joie d’être de retour sur l’île au lagon se substituait rapidement à la déception de la fin du séjour professionnel. Nairobi (Kenya), Ruhengeri (Rwanda), La Valette (Malte)… Les 11 stagiaires – trois d’entre eux étaient déjà de retour au pays – ont pu profiter de trois mois en entreprise, à l’international, pour développer leurs compétences. « Je ne connaissais que Mayotte, et ça change, s’enjoue Jean-Idriss, heureux malgré tout de rentrer sur l’île au lagon. Le climat est différent, les gens viennent te parler directement, c’était vraiment très agréable. Nous avons eu la chance d’effectuer notre stage à l’INES Ruhengeri, au nord du Rwanda, et donc d’être proches des jeunes de là-bas. »
Les besoins urgents de cette université pour de la maintenance technique, ont permis à Jean-Idriss et aux autres stagiaires envoyés dans le petit pays d’Afrique centrale de travailler sous pression. « On doit identifier le problème rapidement et se bouger pour le résoudre », rajoute le stagiaire, qui a été surpris par la jeunesse des cadres rwandais : « Ce n’est pas comme ici ». D’autre part, les trois mois passés dans des pays étrangers auront permis aux 11 jeunes hommes d’améliorer leur anglais, comme l’explique Ismaël, le seul d’entre eux qui n’a pas été envoyé sur le continent africain, mais en Europe. C’est en effet sur la petite île de Malte, plus précisément, que le stagiaire a pu exercer et aiguiser ses talents.
Un aperçu du monde (du travail)
« J’ai été accueilli par l’entreprise ASD technologies, déclare-t-il. Elle compte une quarantaine d’employés, et j’étais au sein du département informatique et networking communications. Il y avait une bonne ambiance, c’était très bien organisé. » Les interventions sur le terrain et l’installation de serveurs, de réseau wifi ou de caméras de surveillance n’ont donc plus de secrets pour Ismaël, qui vise le titre professionnel de
technicien réseau IP. Cette mobilité, financée en partie par LADOM (L’agence de l’Outre-mer pour la mobilité) de Mayotte, a été mise en place par le centre de formation Daesa, faisant partie du groupe DAM. Celui-ci avait d’ailleurs envoyé trois membres du personnel pour accueillir les huit arrivants, à l’aéroport de Dzaoudzi.
Housseini Tafara, directeur commercial du groupe DAM, était notamment aux aguets dimanche matin, entre deux coups de téléphone. Tout comme Daroueche Ali Toybou, coordinateur pédagogique, et Eliza Ahamed, formatrice, postés aux deux sorties du couloir des arrivées pour intercepter leurs petits protégés. « Cette mobilité permet aux stagiaires d’avoir un aperçu du monde du travail en dehors de Mayotte, commente la jeune femme. Nous espérons aussi que cette expérience les pousse à privilégier la mobilité. » Ce sera sûrement le cas, à en croire les sourires illuminant les visages des stagiaires, qui revenaient de leur séjour avec des souvenirs plein leurs valises, et une belle ligne supplémentaire sur leur CV.
Axel Nodinot
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