Les demandeurs d’emploi ultramarins n’ont pas tous à disposition sur leur territoire respectif, les formations adéquates. C’est pourquoi la mobilité a été inventée, et c’est LADOM, l’Agence De l’Outre-mer pour la Mobilité, qui centralise cette compétence. La convention nationale signée en 2016 avec plusieurs organismes, dont Pôle emploi, arrivant à échéance, une nouvelle signature a eu lieu au ministère des Outre-mer le 14 septembre 2021, qui doit ensuite être décliné sur place. C’est ainsi que Florus Nestar, Directeur général de LADOM, s’est rendu à Mayotte, « premier des DOM avec lequel je renouvelle les conventions. » Après être passé par le RSMA, c’est avec Pôle emploi qu’il renouvelait ce « partenariat robuste ».
Selon l’INSEE, au 2ème trimestre 2020 à Mayotte, 35.000 personnes sont sans emploi et souhaitent travailler, mais toutes n’ont pas officialisée leur situation. Ils sont 19.000 à être officiellement au chômage, soit 28 % de la population active.
LADOM avait, en rythme de croisière, envoyé prés de 500 personnes en mobilité en 2019. Pour qu’un demandeur d’emploi voit sa demande de mobilité acceptée, deux conditions sont nécessaires, rapporte le guadeloupéen directeur de LADOM, « que la filière demandée n’existe pas sur le territoire, ou qu’elle soit saturée. » Etant donné la maigreur du nombre de filière à Mayotte, on pressent que la demande doit être forte, une montée en puissance est donc indispensable, entre les 500 départs et les prés de 20.000 demandeurs d’emploi.
28% de chômeurs en emploi après la formation
« Pour la reprise en mobilité sur 2022, nous misons sur une centaine de demandeurs d’emploi ainsi accompagnés », c’est peu, mais une montée en puissance est possible », rassure-t-il, nous accompagnerons davantage de demandes en fonction de l’évolution de la crise sanitaire ».
L’envoi des chômeurs vers des cieux mieux formés est inégalement efficace. En métropole, le taux d’insertion en emploi est de 60%, « nous les suivons 6 mois après la fin de la formation », précise Florus Nestar. A Mayotte, deux chiffres sont livrés. « Nous avons un objectif de 40% d’insertion après le départ en formation, c’est une moyenne des deux institutions, Pôle emploi et LADOM. » Mais pour Pôle emploi, ce sont « 28% de demandeurs d’emploi qui ont décroché un travail à la fin de la formation ». C’est peu.
A partir du moment où un dossier est validé, LADOM délivre le billet d’avion et active une de ses 6 Unités territoriales, qui prend en charge le demandeur d’emploi, en lui proposant la formation adéquate et en sollicitant les bailleurs sociaux pour lui trouver un logement. « Car sans hébergement, il n’y a pas de mobilité possible ».
Le champ des conventions va être élargi avec la gestation d’un accord avec le rectorat et le Centre universitaire, « pour compenser la saturation des filières, précise Florus Nestar, certains étudiants ayant leur réponse de Parcoursup en septembre alors que leur formation a déjà commencé ».
Ibizat Mohamed Chaher qui représentait le directeur de Pôle emploi Mayotte Christian Saint-Etienne, se félicitait de ce partenariat renouvelé, « et d’avoir été les premiers des outre-mer à le faire », tout en souhaitant également voir se mettre en place « davantage de formation à Mayotte ».
Anne Perzo-Lafond
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