CARNET DE JUSTICE DU JDM. Les quatre hommes ont beaucoup bu, plusieurs litres d’alcool en moins de trois heures. Et quand Mistoihi* s’est réveillé, le lendemain, il était dans une chambre du CHM, au dispensaire de Kahani. Il portait de multiples plaies dont une de 3 cm à la pommette et une autre de 6 cm au front. Il avait été frappé au visage avec un fer à repasser.
La soirée a débuté vers 19 heures ce 26 septembre 2013. Mistoihi croise Mohamed dans un supermarché du sud. Ils conviennent alors de se retrouver pour boire des verres en compagnie de deux autres connaissances. Une fois les trois premiers litres de vin descendus, un des convives part acheter de quoi réapprovisionner la soirée, ça sera une bouteille de whisky supplémentaire. Mais ces hommes n’ont pas l’alcool joyeux. Un premier moment de tension perturbe l’ambiance, Mohamed se montre violent, puis les choses se calment. Plus tard, une deuxième discussion tourne mal, jusqu’à la violence.
«Comment est-ce qu’on commence avec une soirée arrosée et qu’on finit avec des coups sur la tête ?» demande la présidente Piazza. «Moi, j’ai du mal à comprendre», répond benoitement Mohamed. Une chose est sûre, le fer à repasser qui s’est transformé en arme est bien le sien.
Le problème est que Mistoihi non plus ne se souvient pas de la scène. Il a bien porté plainte contre Mohamed car son beau-frère, qui habite à proximité du lieu de la fameuse soirée, lui a désigné son agresseur. La présidente s’étonne de la quantité d’alcool ingurgitée par les protagonistes, sans parvenir à établir le déroulement des faits.
Le fer va repasser devant la cour
Un autre élément est également acquis : Mohamed pourrait être en très mauvaise posture s’il s’avère qu’il est l’auteur des coups. Il a déjà été condamné en 2007 à six mois de prison pour menace de mort. Et ce mercredi 28 mai, il est arrivé à l’audience encadré de gendarmes depuis Majicavo. Il est en détention provisoire depuis fin octobre, dans une affaire en cours d’instruction. Il est poursuivi pour «viol par ascendant» sur un de ses sept enfants.
Sans éléments suffisants pour statuer sur l’auteur de l’agression au fer à repasser, la présidente renvoie les gendarmes à leur enquête. Elle demande un complément d’informations pour que l’ensemble des témoins soient entendus, les deux autres hommes présents à la soirée et le beau-frère qui était peut-être la seule personne lucide et donc en mesure de raconter ce qu’il a vu ou entendu.
L’affaire repasse devant le tribunal le 24 septembre prochain.
RR
Le Journal de Mayotte
*Les prénoms ont été changé
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