L’inquiétude ne retombe pas. La dengue continue de circuler de manière active dans certaines communes de Mayotte. Peu à peu, de nouveaux villages sont touchés. Avec 294 malades détectés, l’ARS juge la situation «exceptionnelle».
Notre département s’approche du seuil des 300 cas de dengue qui devrait être atteint lundi. Selon nos informations, 49 nouveaux patients ont été diagnostiqués cette semaine après les 52 de la semaine précédente. Le virus ne marque donc pas de pause malgré la saison sèche. Au CHM où on étudie les prélèvements sanguins des malades potentiels, l’intensification de l’activité a conduit le laboratoire à réaliser ces analyses quotidiennement et non plus deux fois par semaine comme c’était le cas depuis le début de l’année.
On en est maintenant à 294 cas détectés depuis le début de l’année.
Toujours plus de villages concernés
Dans son bulletin hebdomadaire sur la situation publié il y a trois jours, l’Agence régionale de Santé (ARS) précisait les zones géographiques particulièrement touchées. La semaine dernière, la transmission se poursuivait de manière intense dans les communes de Mamoudzou (16 nouveaux cas), et de Petite Terre avec 16 nouveaux cas à Dzaoudzi et cinq à Pamandzi.
A Majicavo Koropa, la situation inquiète (5 nouveaux cas) comme à Dzoumogné ou un nouveau foyer de transmission a été identifié (4 cas).
Comme chaque semaine, de nouveaux villages sont touchés. Cette fois-ci, ce sont dans les communes d’Acoua, de Mtsangamouji, Sada et Kani-Kéli que des cas ont été rapportés pour la première fois.
Une situation jugée «exceptionnelle»
Face à la situation qualifiée «d’exceptionnelle», les réactions des autorités et les recommandations à la population restent les mêmes. L’ARS recommande «fortement» à la population de se protéger contre les piqûres et de lutter contre la prolifération des moustiques en éliminant toutes les eaux stagnantes mêmes les plus réduites.
Par ailleurs, en cas d’apparition des symptômes (apparition brutale de fièvre, éventuellement associée à des maux de tête, douleurs musculaires, éruptions cutanées, nausées, vomissements, saignements ou fatigue), l’agence demande de consulter rapidement un médecin, tout en continuant à se protéger des piqûres de moustiques pour éviter de transmettre la maladie à son entourage.
Renforcement des moyens humains
L’ARS a renforcé ses moyens humains et matériels pour augmenter ses campagnes de démoustications et d’information à la population. Des pulvérisations d’insecticide sont désormais déployées sur toute l’île pour éliminer efficacement les moustiques et limiter la propagation du virus sur le territoire. Ces opérations sont généralement programmées en fin de journée entre 16h et 20h. La population des quartiers concernés est informée à l’avance par les services communaux pour prendre quelques précautions, comme fermer les portes et les fenêtres pendant l’intervention et 30mn après le traitement ou laver les fruits et les légumes avant de les consommer.
L’agence précise qu’aux doses utilisées, le produit insecticide (la deltaméthrine) ne présente pas de danger ni pour l’homme, ni pour les animaux à sang chaud (chiens, chats, chèvres, poules…), mais peut être toxique pour les animaux à sang froid (poissons, tortues…).
RR
Le Journal de Mayotte
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