28.9 C
Dzaoudzi
dimanche 24 novembre 2024
AccueiljusticeMilitaires du GIGN lynchés : 18 à 20 ans de réclusion pour...

Militaires du GIGN lynchés : 18 à 20 ans de réclusion pour leurs agresseurs

Violemment agressés lors d'une tentative d'interpellation en juin 2018, les deux gendarmes n'ont toujours pas pu retrouver leur poste. L'un d'eux avait subi de graves lésions au cerveau, occasionnant plusieurs opérations. Leurs agresseurs ont écopé aux Assises de 18 à 20 ans de prison à l'issue de trois jours de procès .

Les faits remontent au 24 juin 2018 et avaient alors défrayé la chronique jusque dans les médias nationaux. Une opération de l’antenne GIGN de Mayotte s’était soldée par un terrible bilan pour la gendarmerie, avec deux militaires grièvement blessés.

Ces derniers intervenaient dans le village de Mnambani, sur la commune de Bandrélé, dans le cadre d’un mandat d’amener visant Abdou Mirhane, alias M’Combé, recherché par le juge d’instruction pour des faits de vol à main armée. Les militaires ont alors monté deux équipes pour surprendre et embarquer le braqueur présumé. Mais l’opération s’est mal passée.

Lorsque la première équipe, composée de deux gendarmes, a repéré leur cible, les communications téléphoniques étaient mauvaises, et la deuxième équipe a pris du retard pour les rejoindre. Le suspect, malgré un tir de taser, s’est violemment débattu, et a sorti un couteau alors que les deux gendarmes tentaient de le maîtriser. Alors qu’il les menaçait, deux autres individus sont arrivés pour le libérer : Soihan Soibouran, dit Pano, et Assani Mirhane, le frère d’Abdou Mirhane. Dans la cohue, les deux gendarmes roulent au sol et sont tabassés par les trois agresseurs, qui usent de toutes les armes à leur portée, notamment des pierres et une branche de baobab. L’un des militaires perd connaissance, l’autre saigne abondamment de la tête, et tente de s’éloigner en rampant, mais les coups continuent à pleuvoir, jusqu’à l’arrivée de leurs collègues qui leur sauvent la vie malgré de nouveaux jets de pierres. Le gendarme le plus gravement atteint est admis au dispensaire de Chirongui, puis évasané à Saint-Denis où il est pris en charge en neurochirurgie. Deux mois plus tard, il y retournera pour une nouvelle opération suite à des complications.

Trois ans après les faits, leur état de santé n’est “toujours pas stabilisé” a pointé l’avocate générale Denise Lacroix, qui a requis 20 ans de réclusion à l’encontre des trois accusés.

Interdiction définitive du territoire français

Un gendarme de l’antenne GIGN lors d’une démonstration en 2017

Les faits étaient globalement reconnus. Lors de l’enquête, les trois accusés ont reconnus qu’ils étaient ivres et qu’ils avaient fumé du bangué le jour de l’opération de gendarmerie, et Pano s’est dit “prêt à tout” pour défendre son ami M’Combé. Ces derniers niaient cependant avoir eu connaissance de la qualité de gendarmes des deux militaires qui intervenaient en civil mais qui s’étaient dûment identifiés. C’est d’ailleurs parce qu’ils étaient “incognito”, leur arme de service dissimulée dans leurs sacs à dos, qu’ils n’ont pu se défendre une fois le taser utilisé et dépassés par le nombre d’assaillants. En effet, l’usage du taser avait amené la plupart des personnes attroupées à s’éloigner de la scène, ayant pris conscience qu’il s’agissait bien de la gendarmerie, mais quatre ou cinq individus ont continuer le lynchage, dont les trois accusés.

D’abord poursuivis pour violences aggravées, ils ont rapidement été mis en cause pour tentative d’homicide, des témoins ayant entendu Assani et Pano crier en shimaore ” Si vous ne relâchez pas Mcombé, on va vous tuer avec les pierres”

Reconnus tous les trois coupables de tentative de meurtre, ils encouraient la perpétuité. La Cour d’Assises les a condamnés à respectivement 18 ans de réclusion pour Assani Bourhane et 20 ans de réclusion pour les deux autres, aux antécédents plus lourds. Tous ont en outre une interdiction définitive du territoire français, qui s’appliquera dès leur sortie de détention.

YD

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...