Pour coller au terrain et être en proximité avec les habitants, la police nationale décline le dispositif national des Groupes de partenariat opérationnel. Le commissaire Sébastien Halm, qui nous confirmait l’agression du régulateur de Transdev ce mercredi matin à Passamainty, explique que cela permet « de rester présents aux côtés des habitants des quartiers, notamment à Mtsapéré », où le dispositif a été mis en place depuis un mois.
On se souvient de cette fin du mois de février dans ce quartier du sud de Mamoudzou que ses habitants avaient barricadé, comme mis sous cloche, en réaction à une impression d’abandon face à la violence qui sévissait. Le préfet Thierry Suquet y avait fait une descente pour tenter de renouer le dialogue. Des engagements avaient été pris, le maire avait fait élaguer et nettoyer des espaces qui servaient de refuge aux délinquants, et la police avait annoncé le déploiement de forces de l’ordre.
Notamment, la mise en place d’un Groupe de partenariat opérationnel (GPO). « Il faut restaurer la confiance, et pour cela, nous devons notamment être présent sur place ».
Une police piétonne pour ne pas piétiner
Les GPO sont mis en œuvre dans le cadre de la « police de sécurité du quotidien », « une expression qui peut paraître galvaudée mais qui s’explique aisément. Avec nos partenaires, nous identifions des problèmes simples, par exemple un éclairage public qui ne fonctionne pas et qui peut induire tout un tas de problèmes. Tout ne relève pas de la compétence de la police. Donc chaque partenaire met en place la solution adaptée, la mairie par exemple sur l’éclairage. Ce travail nous permet d’être en proximité de la population et de recueillir des informations sur place, par exemple, l’adaptation des bandes aux dispositifs que nous mettons en place, et d’agir en conséquence ». Des patrouilles pédestres ont également été déployées, « ce qui favorise le contact par rapport à un passage en voiture ».
Si cela n’a pas endigué les cambriolages, nous témoigne un habitant qui en a fait les frais la semaine dernière, les premiers fruits sont récoltés selon lui, « le GPO à Mtsapéré a permis de restaurer la confiance, d’expliquer aux habitants notre travail ».
Nous avions traité ce sujet de la police de proximité particulièrement adaptée à Mayotte, petit territoire où tout se sait rapidement. Il permet aussi de contrer les rumeurs et éviter qu’elles n’enflent et dégénèrent : « Lors de l’enlèvement séquestration à Vahibé de jeunes contre une demande de rançon, nous avons eu les informations rapidement, ce qui a permis de mettre en fuite les auteurs des faits et de récupérer les enfants, et du coup, d’avoir les bonnes informations sur leur état de santé, quand la rumeur les mettait dans un état de santé critique. »
Un retour de la confiance en lien avec la proximité des forces de l’ordre, qui incite les langues à se délier, ce qui permet de résoudre plus rapidement des affaires, et surtout, d’avoir une longueur d’avance.
Un schéma énergivore en hommes mais il faut s’en donner les moyens pour le dupliquer sur l’ensemble du territoire.
Anne Perzo-Lafond
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